Les Dépêches de Brazzaville



Libye : plusieurs morts et près de 3000 personnes déplacées par les combats


Des témoins font état des combats qui font rage dans le périmètre de l’aéroport international, situé à une trentaine de kilomètres au sud de la capitale. Selon un communiqué, un avion militaire non identifié a mené, le 8 avril, une frappe contre l’aéroport de Mitiga, le seul fonctionnel dans la capitale libyenne, situé dans la banlieue-est de Tripoli. Une source de sécurité sur place a indiqué que le raid qui visait une des pistes d’atterrissage n’a pas fait de victimes.

Après la frappe aérienne qui a visé cet aéroport, les autorités aéroportuaires ont suspendu le trafic aérien dans la capitale, selon la compagnie nationale Libyan Airlines et une source aéroportuaire. L'Autorité de l'aviation civile a décidé de « suspendre le trafic aérien jusqu'à nouvel ordre », a confirmé le porte-parole de Libyan Airlines, Mohamad Gniwa.

Des affrontements ont été signalés également à Wadi Rabi, dans le sud de Tripoli. Un nouveau bilan du ministère de la Santé du GNA fait état d’au moins trente-cinq personnes tuées dont des civils et une quarantaine de blessées depuis le lancement de l’offensive du maréchal Haftar. Quant à ses forces, elles ont fait état de plus d’une dizaine de leurs combattants tués.

Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, qui a indiqué que plus de deux mille huit cents  personnes ont déjà été déplacées par les combats, a exprimé sa « préoccupation » face à cette situation, et appelé les belligérants « à assurer la sécurité de tous les civils » et un accès humanitaire « permanent ».

Le maréchal Haftar est déterminé à prendre Tripoli grâce à son autoproclamée Armée nationale libyenne qui bénéficie du soutien des institutions parallèles au GNA basé dans la capitale. Cet exécutif reconnu par la communauté internationale est soutenu par de puissantes milices. Pour faire face aux troupes de Khalifa Haftar, ces forces ont promis, avec le soutien de toutes les régions du pays, une contre-offensive nommée « Volcan de la colère » pour « nettoyer toutes les villes libyennes des agresseurs » liés à ce dernier.

Du côté de l’ONU, à New York, alors que les combats font rage en Libye, les grandes puissances ont échoué à se mettre d’accord sur une déclaration appelant les forces du maréchal Khalifa Haftar à cesser leur assaut contre la capitale libyenne. Le texte soutenu, entre autres, par les Etats-Unis, et présenté au Conseil de sécurité le 7 avril, a été bloqué par la Russie qui tient à ce que « toutes les parties » soient appelées à la retenue pour éviter « un bain de sang ».

Les Etats-Unis, la mission de l’ONU en Libye, l’Union européenne, pour ne citer que ces exemples, ont demandé au maréchal Khalifa Haftar d’arrêter son offensive contre Tripoli et de revenir à la table des négociations pour éviter une guerre civile dans le pays. Mais, les deux camps rivaux ont ignoré les appels de la communauté internationale.

Le maréchal Khalifa Haftar, il faut le signaler, est de longue date soutenu par l'Egypte, les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite, trois pays avec lesquels la France entretient de bonnes relations diplomatiques et militaires. Quant à la France qui se pose en médiateur entre les deux camps libyens, elle est régulièrement accusée de favoriser l’homme fort de Cyrénaïque (est) dans la guerre contre les pro-GNA. Rome, au contraire, soutient de longue date les autorités du camp du Premier ministre, Fayez-al-Sarraj.

 


Nestor N'Gampoula