Les Dépêches de Brazzaville



Libye : Richard Norland nommé envoyé spécial


« Richard Norland va exercer sa nouvelle mission d'envoyé spécial pour les Etats-Unis en Libye en conservant son poste d'ambassadeur à Tripoli », a annoncé le secrétariat d'Etat américain aux Affaires étrangères dans un communiqué relayé par l'ambassade américaine.

Selon le communiqué, l'ambassadeur va multiplier des efforts diplomatiques pour « maintenir le processus politique sur les rails jusqu'aux élections de décembre ».

Nommé ambassadeur en 2019 en Libye, Richard Norland  exerçait déjà, d'une certaine manière, la fonction d'envoyé spécial non officiel, en multipliant les déclarations sur les mercenaires et en se déplaçant entre Tunis, Le Caire, Ankara et Genève pour avancer sur le dossier libyen. 

« Sa nomination officielle signifie que les Etats-Unis vont accroître ses contacts avec ses alliés et partenaires, ainsi que le peuple libyen afin d’organiser les élections en fin d’année », précise le communiqué.

Plusieurs observateurs expliquent que la nomination de Richard Norland « constitue un revirement américain sur le dossier libyen ». En effet, durant les années Donald Trump, les responsables américains avaient envoyé des signaux contradictoires aux deux camps rivaux: soutenir, d’une part le gouvernement Fayez el-Sarraj et d’autre part, encourager, en même temps, l’offensive du maréchal Khalifa Haftar sur Tripoli.  

Le nouveau président américain, Joe Biden, cherche plutôt à se différencier de l’administration précédente, notamment en ce qui concerne l'Afrique, et ambitionne plus d'efficacité dans cette crise libyenne qui dure depuis plus de dix ans. Pendant des années, ce sont les Européens qui géraient cette crise.

Pendant ce temps, à l'est de la Libye et spécialement à Benghazi, l’on signale la multiplication de rackets sur les hommes d'affaires et commerçants, de la part des forces du maréchal Khalifa Haftar. En avril dernier, Amnesty international a accusé l’homme fort de l'est libyen « d’instaurer un climat de peur », en enlevant, détenant illégalement et en torturant. Selon l'ONG, cela vise « à punir les opposants » de l’armée nationale libyenne.


Yvette Reine Nzaba