Les Dépêches de Brazzaville



Lire ou relire : « Histoire de chez moi. Tome 1 » d’Alexis Bongo


A travers une fiction inspirée des faits réels, Alexis Bongo revisite l’histoire du continent africain. C’est un précieux mémorial qui débute par une correspondance qui sert de prétexte au récit. Le fils d’Afrique, devant une interlocutrice française moins loquace, déballe épisodiquement une histoire de chez lui ancrée dans la mémoire collective, et pourtant qui ne figure dans aucun manuel. Une histoire qui n’est jamais enseignée comme telle dans les cours conventionnels.

L’auteur narre avec force détails les manifestations du choc culturel dans les premières rencontres entre les autochtones noirs et les envahisseurs blancs. Les hommes blancs ont conquis l’Afrique noire par le canon pour mieux l'assujettir et l'exploiter. Ceux-là que les Africains ont d’abord considéré comme une incarnation des esprits des ancêtres se sont révélés autant des hommes ordinaires à cause de la multiplication des scandales moraux, en contraste avec les us et coutumes des territoires d’invasion.

Cependant, au-delà des motivations hégémoniques de leurs actions et d’innombrables homicides et autres crimes perpétrés impunément pendant des siècles, les trafiquants européens ont apporté la modernité en Afrique avec l’implantation des entreprises, des commerces, des écoles et des hôpitaux. Ces peuples immigrés se sont confrontés souvent à la résistance farouche des indigènes. Il a fallu l’intervention des missionnaires catholiques pour tempérer les élans belliqueux en faveur de l’administration coloniale.

La christianisation de l’Afrique, de façon orientée, a vu naître pendant la traite négrière et la colonisation des épiphénomènes comme l’épopée du catéchiste protestant thaumaturge, Simon Kimbangu. L’auteur décrit les injustices que ce noble personnage a subies à cause du racisme blanc. 

Le roman « Histoire de chez moi. Tome 1 », sous-titré « Lettres à Marie Cambet », est une saga suivie par un second tome intitulé « Réponses à Dan Brown ».   

 

 


Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

La couverture du livre/DR