Les Dépêches de Brazzaville



Lire ou relire : « Le choix. L’exil ou le développement de l’Afrique »


Par définition, le choix est « l’action de choisir quelque chose, quelqu'un, de le prendre de préférence aux autres ; résultat de cette action : le choix d'un métier, d'un collaborateur. Pouvoir, possibilité de choisir (surtout avec laisser, avoir, donner) : je vous laisse le choix de l'heure de notre rendez-vous », dixit le Dictionnaire de français Larousse, 2022. Un choix résulte de la décision d'un individu ou d'un groupe confronté à une situation ou à un système offrant une ou plusieurs options. Le choix permet de soutenir sa cohésion interne ou de rompre l’équilibre. Plusieurs paramètres assurent sa faisabilité. Il en est de même pour l’exil et le développement de l’Afrique.

La connaissance des règles de fonctionnement de la vie guide l’auteur à choisir au lieu d’une arme à destruction massive comme le saurait faire une bombe mais plutôt d’une arme à révolution massive. Dans cet ouvrage non daté, Berdi P. Atsoutsoula cible les problèmes qui minent l’Afrique : pauvreté, faible leadership, crise d’identité, corruption, etc. Les problèmes qui ont fait couler beaucoup d’encre et de salive « des plus talentueux orateurs et habiles écrivains du berceau de l’humanité ou même d’ailleurs » (p. 4) sans trouver de solutions.

Pour Berdi P. Atsoutsoula, le choix est clair. Entre l’exil ou le développement de l’Afrique, il opte pour le second. Délaisser définitivement l’Afrique pour l’Europe ou l’Amérique semble être une fuite vers l’avant. Faut-il quitter l’Afrique pour avoir mieux trouvé ? « L’Afrique est aujourd’hui à la croisée des chemins. Plusieurs experts dans divers domaines s’accordent à dire que ce continent est le futur El Dorado. Jeune Africain du royaume, le dilemme qui se pose de nos jours, c’est entre le fait de quitter l’Afrique ou d’y rester. Quitter aussi bien au sens propre qu’au sens figuré. Car il y a ceux qui ont quitté ce continent d’âme et d’esprit en ne laissant que leur corps ici. Et ceux qui malgré la distance qui les sépare avec le berceau de l’humanité, ont eu le cœur qui saigne pour son redéveloppement » (p. 4).

Ce livre de 53 pages est scindé en plusieurs parties dont « Prise en compte de la situation actuelle », « Spiritualité profonde : base de tout développement », « Unité-Travail-Progrès », « Appel à la diaspora africaine », « Motivations pour les plus sceptiques », etc. Nous constatons avec l’auteur que certains faits criards remettent en cause les intentions des acteurs sociaux. Pourtant, nous devons tous aider l’Afrique à se développer et à préserver son autonomie. Au regard des causes directes et indirectes qui favorisent l’exil et décrètent le sous-développement en Afrique, l’auteur fait des suggestions.

Tout en nous posant la question, comme l’auteur, les pères de l’indépendance et de l’Union africaine ont-ils tous échoué ? Lisons et relisons donc ce livre pour mieux comprendre. « Lire booste nos capacités cognitives. Cela transforme notre manière de penser, de parler, bref d’être », nous lance-t-il le défi (p. 41).


Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

La couverture du livre/DR