Les Dépêches de Brazzaville



Lire ou relire : « Les mots face aux maux à l’ère de la Covid-19 »


Que peuvent les mots, poétiques soient-ils, devant le spectre pandémique de la Covid-19 qui a mis en évidence les limites de la science et l’inefficacité de la médicine ? En plein confinement, quelques poètes du Congo-Brazzaville et bien d’autres pays d’Afrique et du monde ont saisi leur plume comme une arme pour apporter leur part au combat commun et universel contre la terrible pandémie.

Selon l’écrivain et éditeur Exaucé Elvin Ngaba Nsilou, la réponse des écrivains contre la Covid-19 a consisté à « apporter ce rayon de soleil, ce brin de bonheur et de fantaisie qui nourrit le courage dont nous avons tous besoin. A l’heure actuelle où la pandémie du Coronavirus bouleverse les rites funéraires et les adieux, la poésie peut constituer une véritable consolation ».

Basée en France, Mirna Dzamonja, mathématicienne et philosophe engagée, ouvre les hostilités par deux poèmes qu’elle dédie à la mémoire du célèbre écrivain chilien Luis Sepulveda mort le 16 avril 2020, puis au grand mathématicien britannique John Horton Conway décédé le 11 avril 2020, tous deux de la Covid-19.

Ainsi d’un poète à l’autre, on passe de la réalité de la crise sanitaire et de l’imaginaire qu’elle a nourri d’un pays ou d’un continent à l’autre. Devant la mort, la souffrance, la fragilité humaine, les sentiments des hommes et femmes de toutes races, de tous horizons, semblent les mêmes. Seule l’expression langagière diffère. Dans un conglomérat de styles, des poètes majeurs et amateurs se sont constitués en un seul orchestre pour harmoniser des sonorités qui sensibilisent les moins éveillés, dénoncent les lâchetés et les indifférences, réconfortent les plus éprouvés, et arrachent certains trépassés de l’oubli. Une façon de dire que la lutte doit continuer tant que cette réalité funeste n’aura accédé au statut de légende, comme nous avons appris, à l’école et dans les médias, l’histoire de la grippe espagnole.  

Indistinctement, parmi les titres de ce recueil, le lecteur rencontrera par exemple : « A Manu, à Pap et à Aurlus » de Christ Joachim Miabouna ; « Je reste positif » de Duval Moukoueri ; « Tourbillon » de Pierre Ntsemou ; « Mise en garde » de Ferréol Gassackys ; « Hommage au personnel soignant » de Pensée Sem Esse-Nsi ; « Fake news » d’Aubin Banzouzi ; « L’humanité en péril » de Celmon Koumba ; « Les règles sauvent » d’Arthur Dama ; « Hommage à Madagascar » d’Octave Du Bellay ; « Des décès au fil des heures » d’Houssam Hassani ; « Une probable 3ème guerre mondiale, Covid-19 » d’Hermann Viho ; « Nous vaincrons » de Duc Menadel Skofil ; « Le mal du siècle » d’Abdoul Karim Cissé…


Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

Photo: Couverture de l'ouvrage