Les Dépêches de Brazzaville



Lire ou relire : « Lettre à la République » de Davis Valentin Sianard


Après « Le rêve africain » publié aux éditions Chapitre.com, l’auteur se tourne vers son pays. Prenant prétexte du discours d’investiture du Chef de l’Etat qui invite à la rupture contre les antivaleurs qui paralysent l’administration publique, l’écrivain Davis Valentin Sianard suggère des réformes plurisectorielles en vue de l’émergence de la nouvelle République.

Rappelons que le chef de l’Etat avait dit : « Vous m’avez réélu aussi pour que nous accomplissions les réformes nécessaires à la transformation du Congo. Les réformes susceptibles d’accélérer notre course au développement. La réforme préalable à toutes est celle des institutions, donc de l’Etat. Parce que l’Etat est le régulateur de la communauté nationale, le ferment des mutations intellectuelles et des évolutions morales qui s’y produisent. L’Etat est l’expression de la République. Il assure l’existence de la nation. Réformer l’Etat c’est réformer le corps de la République et l’âme de la nation. (…) Donnons à la République nouvelle ce qu’elle est en droit d’attendre de nous. Faisons don de la somme de nos énergies et de nos intelligences à la nation immortelle, afin que soit porté haut le flambeau de l’unité dans le travail et pour le progrès. » (Extrait du discours d’investiture du président de la République Denis Sassou N'Guesso, 16/04/2016).

Pour répondre généreusement à cette invite, l’auteur en effet organise sa réflexion sur un volume de cent-quatre-vingt-douze pages, reparti en deux phases. La première partie traite des réformes constitutionnelles. Il est question d’une nouvelle composition du Parlement, d’un nouveau critérium pour être président de la République, des propositions pour une vraie justice indépendante, du rôle de la presse et de la mise en vigueur d’une loi-cadre patriote. Sur ce dernier point, Davis Valentin Sianard propose parmi les devoirs du citoyen congolais devant l’Etat, celui-ci : « Tout citoyen, élu ou nommé à une haute fonction publique, est tenu de déclarer ses enfants biologiques ou adoptifs lors de sa prise de fonctions ; et de les faire scolariser dans une école publique jusqu’à la cessation de ses fonctions. Cette obligation est faite pour tous les enfants fréquentant encore la maternelle, le primaire, le secondaire et le premier cycle universitaire » (page 82).  

La seconde partie du livre est intitulée « Graines fécondes pour un Congo émergent et prospère ». L’auteur y opère un travail de fond visant les secteurs majeurs du pays qui semblent battre de l’aile. Sa réflexion se révèle une véritable force de proposition sur des questions relatives à la consolidation de l’unité nationale, la bonne gouvernance, le contrôle des marchés publics, la municipalisation industrielle, l’orientation pédagogique, la promotion des métiers de la terre, l’après-pétrole, le transport urbain, l’enseignement supérieur et le respect des droits de l’Homme. Tous les rêveurs d’un Congo émergent et prospère peuvent se délecter ce cocktail d’idées innovantes et en faire bon usage.

A propos de l’auteur, Davis Valentin Sianard est né le 6 janvier 1991 à Brazzaville. Il est juriste et auteur de plusieurs livres.


Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

Photo:Couverture de l'ouvrage