Lire ou relire : « Ode pour maman Mouebara » de Malachie Cyrille Roson Ngouloubi
Dans ce livre, il veut immortaliser cette dame de cœur, si effacée de son vivant et toute ordinaire, qui a donné la vie à un grand homme d’Etat. Elle a influencé de beaucoup l’éducation de son fils dès la tendre enfance jusqu’à l’accession de ce dernier à la magistrature suprême. Le poète magnifie avec une filiale et pieuse gratitude les qualités de maman Emilienne Mouebara. Celle-ci comme un luminaire a éclairé non seulement un enfant ou une famille, mais toute une nation, un continent voire l’humanité à travers sa progéniture. Christian Bobin, un autre poète, affirmait: « J’ai perdu des êtres qui étaient, pour moi, sources de soleil. Ce soleil a été mis en terre. Apparemment mis en terre. Moi je continue à en recevoir les rayons. » Cette vision bien partagée par l’auteur lui fait clamer au sujet de l’élue de sa plume, dans le poème « Mouebara, femme du monde » : « Émilienne Mouebara était la mère de tous/ (…) Je t’appelais amour/ Ô femme au-delà du temps !/ Comment te parler ?/ La mort est une partie de la vie qui, désormais, vit en nous./ Alors, je suis venu te dire mon mot arc-en-ciel:/ Je t'aime maman ! » (Page 9). Par ces mots intimistes en hommage à Emilienne Mouebara, c’est chaque femme du Congo ou du monde, chaque mère qui est honorée dans sa dignité de femme. Comment donc concevoir les souffrances infligées à ce genre humain à travers les guerres, les crises socioéconomiques et autres violences dont les femmes, « nos mamans de la société », sont les premières victimes dans ce monde, surtout en Afrique ? Aubin Banzouzi Légendes et crédits photo :La couverture du livre/DR |