Lire ou relire : « Un bébé pas comme les autres » de Pierre Ntsémou
L’amour passionnelle, l’hypocrisie, la supercherie, la violence, les discriminations fondées sur la race sont les principales réalités sociétales qui alimentent la trame de cette prose fortement poétisée. A l’image de l’écrivaine congolaise Marie Léontine Tsibinda, Pierre Ntsémou demeure poète même en empruntant le genre romanesque ou dramatique. En véritable orfèvre de mots et néologiste, son « livre est également un cours de grammaire (française) », atteste Obambe Boundze-Ngakosso dans la préface. En tout cas, l’auteur fait partie des écrivains qu’on lit en ayant à côté un dictionnaire pour mieux cerner le lexique rare qui, à la fois, fait la beauté du texte par des sonorités attrayantes dues à une abondante rime intérieure, et donne l’envie de s’attarder sur une unité de sens pour mieux savourer son contenu. Mais au-delà du décor langagier, le contenu du roman est manifestement une invite à l’humanisme. « Quel est donc le sens que l’homme donne à haïr son prochain au point de le combattre, d’en faire l’objet de luttes fratricides pour une place au soleil de la vie, que nous trouvons en venant et qui survivra à notre passage –pas sage du tout– chacun à son tour sur cette terre ? Taire notre haine, notre rage sourde, vis-à-vis de nos sœurs et frères de l’univers est notre rêve, que nous partageons ici, pour que l’humanisme soit l’hymne national d’abord, international ensuite et universel enfin », clame l’auteur. Né au Congo-Brazzaville le 15 juin 1956, Pierre Ntsémou est poète, nouvelliste, dramaturge, romancier et essayiste. « Un bébé pas comme un autre », qui est son deuxième roman, a bénéficié de la postface de Ramsès Bongolo. Le livre est disponible à la librairie Les manguiers au siège des Dépêches de Brazzaville. Aubin Banzouzi Légendes et crédits photo :La couverture du roman « Un bébé pas comme les autres » /DR |