Les Dépêches de Brazzaville



Littérature : « Case de Gaulle » de Bernard Sauvet


C’est au chevet de l’ambassade de France à Brazzaville que Bernard Sauvet, né au Togo en 1957, aura été confiné à la  « Case de Gaulle » dans une capitale à feu et à sang lors de la guerre civile de 1997, un conflit que chacun qui l’aura vécu s’efforce de chasser de sa mémoire.  Après avoir guéri les maux de ce douloureux passé, cet ancien médecin militaire a couché les mots sur des pages blanches pour en faire son premier roman : «  J’ai vécu quatre mois à la Case de Gaulle. Dehors, dans les rues de Brazzaville, le climat d’insécurité était  tel que chacun de mes déplacements se faisait en véhicule blindé.  En tant que médecin militaire, j’avais été appelé à cette époque par l’ambassade de France et, de cette mission, j’en ai fait, un peu plus de 20 ans plus tard, un roman sur fond de guerre civile.  Tandis que l’on évacue les ressortissants étrangers et que les Congolais fuient la capitale, « Case de Gaulle » raconte en parallèle une étonnante histoire d’amour entre un jeune médecin et une journaliste. On y lit encore l’implication politique, diplomatique et économique de la France qui veille à défendre ses intérêts  lors de ce conflit qui appartient désormais à l’histoire », dit l’écrivain qui avoue avoir été profondément marqué par ces évènements.

Si la « Case de Gaulle » est le titre du premier roman de Bernard Sauvet, ayant terminé sa carrière de médecin militaire à Conakry, en Guinée équatoriale, avant de s’installer en 2001 dans le département du Gard en France, la célèbre case demeure encore aujourd’hui la résidence de l’ambassadeur de France à Brazzaville. Rappelons qu’elle fut construite sur la corniche au bord du fleuve Congo en 1941 pour  servir de résidence au général de Gaulle et que le gouvernement  lui en fera d’ailleurs don à titre privé. C'est au moment de l'indépendance que le général de Gaulle rétrocédera cette maison à l'État français pour servir de résidence à l'ambassadeur de France. L’ouvrage historique de Bernard Sauvet, paru chez Vérone Editions,  nous replonge donc plus de deux décennies en arrière et nous invite à nous confiner à la Case de Gaulle, là où une grande partie du mobilier de l’époque du général de Gaulle a été conservée,  le temps d’un récit de 148 pages entre fureur et passion.

 


Philippe Edouard

Légendes et crédits photo : 

1- Couverture du livre 2- Bernard Sauvet