Littérature : Huguette Nganga Massanga publie un roman précurseur sur l’immigration clandestine
Ainsi, le roman prend l’allure, la puissance d’un essai sur ce sujet brûlant qu’est l’immigration Sud-Nord. L’auteure semble presque s’excuser de l’avoir écrit pour rien ! Tôt pourtant : en 2012 ! Sa "bouteille à la mer" personnelle n’a pas servi à mieux prendre le phénomène récurrent en considération. « J'ai écrit « Rêve d'ailleurs ! » en 2012 et lorsque je retombe sur le débat de ces jours-ci sur l'immigration clandestine, j'ai l'impression qu'au fil des années, le problème est toujours là. Il devient de plus en plus grave puisque ni les pays d'origine des immigrés, leur continent, encore moins les pays de non accueil, personne ne veut prendre des mesures pouvant gérer la situation. Les drames se succèdent et passent sans émouvoir qui que ce soit. On en parle dans les médias quelques jours, suscitant l'indignation et les belles paroles de bien-pensants. Mais après, rien ne se passe », s’indigne-t-t-elle. L’auteure garde la certitude que « tant que les uns se sentiront supérieurs aux autres, tant que les autres se sentiront inférieurs et cantonnés à aller chercher leur bonheur ailleurs, la donne sera toujours en défaveur des migrants quittant le Sud vers le Nord avec leur statut d’immigré. Ils sont sans papier, sans contrat. Ils cherchent leur route en la traçant eux-mêmes. Ils prennent les risques que seuls les gens désespérés peuvent prendre. C'est la loi de la survie. Tandis que ceux du Nord vers le Sud, les expatriés, vont trouver leur bonheur dans les pays d’accueil. Ils ont les meilleurs salaires, les meilleurs postes à responsabilité. Ils créent leurs propres entreprises. Ils vivent dans des villas de rêve et font du safari dans des sites de rêve ». De part et d’autre, Huguette Nganga Massanga démontre, dans son roman, l'évidence selon laquelle tous les humains, quels qu'ils soient, d'où qu'ils viennent, ont besoin de partir lorsque leur univers devient oppressant, suicidaire et sans perspectives. « Même les personnes fortunées quittent leur univers si beau et si envié pour aller chez les démunis. Il est impossible d'empêcher les gens de partir lorsqu'ils ne se sentent plus bien dans leur environnement. Ceci est une caractéristique de la nature humaine. Seulement, l'immigration du Nord vers le Sud parait justifiée alors que, dans le sens contraire, elle ne l’est pas du tout », explique-t-elle. Marie Alfred Ngoma Légendes et crédits photo :Photo 1 : Huguette Nganga Massanga sur le Stand livres et auteurs du Bassin du Congo lors de sa participation au Salon du livre de Paris
Crédit photo : Les Dépêches de Brazzaville
Photo 2 : Visuel du roman "Rêves d'ailleurs !" |