Les Dépêches de Brazzaville



Livre : Parfait Mbon présente « L’école de peinture de Poto-Poto, une tradition créative à l’épreuve du monde »


« L’Ecole de peinture de Poto-Poto, une tradition créative à l’épreuve du monde », paru aux éditions L’Harmattan Congo-Brazzaville, est un ouvrage de cent-soixante-quinze pas, structuré en trois parties et six chapitres. Il s’agit de : “1951-2021 : 70 ans de création” ; “Etat des lieux et vision prospective” ; et “Approche critique et entretiens divers”. Ajouter à cela des témoignages élogieux de quatre anciens ministres en charge de la culture.

Si le président du Forum des gens des lettres, Jessy Loemba, a mené un exercice d’éclaircissement à travers une série des questions-réponses, le ministre de la Culture et des Arts, dans son mot de circonstance, a fait un briefing sur la célébration de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur, avant de parler de l’ouvrage de Parfait Mbon. Pour Dieudonné Moyongo, ce livre est une référence d’enseignement et de renseignement pour donner une information à la jeunesse et faire la fierté du Congo. Il a aussi abordé la situation juridique et le fonctionnement de l’EPPP qui ne reçoit plus la subvention (de même que toutes les autres directions) comme cela se faisait auparavant.   

« L’Ecole de peinture de Poto-Poto, créée en 1951, a totalisé soixante-dix ans d’existence en 2021. A l’échelle de la vie humaine, c’est un âge de la raison, donc une excellente opportunité pour nous de saluer sa trajectoire et sa solidité qui l’inscrivent sur la liste des monuments culturels et historiques de la République du Congo », écrit le ministre Dieudonné Moyongo dans la préface du livre.

Au plan national, poursuit-il, le Centre d’arts africains de Poto-Poto, préfiguration de ce qui deviendra plus tard l’EPPP, partage une exceptionnelle longévité avec le journal "La Semaine" (actuellement La Semaine Africaine) créé, lui, en 1952. Ce sont là des rares institutions culturelles à avoir survécu aux multiples turpides de l’histoire du pays. « A travers le présent essai, Parfait Mbon nous invite à la découverte de l’épopée de ces magiciens de la couleur de cette école. L’auteur propose ici, dans un tête-à-tête constant avec le passé et le présent, des lumineuses pages d’histoire, des chatoyants portraits, mais aussi une série de toiles de grands maîtres de l’art pictural congolais dont certaines font la fierté des grandes collections aux quatre coins du monde », écrit Dieudonné Moyongo.

L’EPPP promise à un bel avenir  

Le préfacier a salué particulièrement le regard prospectif qui conduit l’auteur à suggérer des approches de dynamisation de la vie de ce repère saillant des circuits touristiques de Brazzaville. « En vérité, l’Ecole de peinture de Poto-Poto est promise à un bel avenir, pour peu qu’elle soit portée par la philosophie et les valeurs qui ont présidé à sa création, c’est-à-dire le non recours à un académisme servile et sclérosant », conclut le préfacier.   

Pour Parfait Mbon, la présente étude analyse les atouts liés à la mise en œuvre de ces réformes. Elle aborde quelques problèmes cruciaux dont les remèdes dépendent en premier lieu de la volonté affichée de la hiérarchie. Elle plonge le lecteur dans un univers artistique du potentiel humain formé par cette école. Les démarches entreprises timidement depuis l’an 2018, dans le cadre de ces réformes, ont été tantôt BIEN appréciées, tantôt mal appréhendées par les artistes. Sous l’autorité de la hiérarchie, des projets innovants y afférents seront soumis à des partenaires techniques et financiers.

L’auteur pense que cette structure, assimilée par certains analystes à l’industrie créative congolaise de pointe, du point de vue de son antériorité et sa renommée africaine et mondiale, des réformes permettant de l’arrimer à la modernité et aux réalités de l’art contemporain s’avèrent nécessaires. « En publiant cet essai, nous n’avons donc pas la prétention d’avoir cerné l’intégralité des points qui intéressent la vie culturelle, artistique et scientifique de cette école. Des études et réflexions ultérieures pouvant aborder d’autres aspects du même sujet sont ardemment souhaitées », a écrit l’auteur.   

Né à Mbaya, dans le district de Gamboma, en République du Congo, Parfait Mbon est diplômé de l’Institut régional d’enseignement supérieur et de recherche en développement culturel (ex-Centre régional d’action culturelle) dont le siège est à Lomé, au Togo. Il est à sa deuxième publication après « Introduction à la connaissance du peuple bangangoulou » paru aux éditions l’Harmattan-Congo en 2016. Notons que la présentation et la dédicace de cet ouvrage, dont la cérémonie a été organisée par le Forum des gens des lettres et le ministère de la Culture et des Arts, cadre avec la célébration de la vingt-septième Journée mondiale du livre et du droit d’auteur, le 23 avril de chaque année.


Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

1- L’auteur du livre entouré du ministre de la Culture et des Arts et DU critique Jessy Loemba / Adiac 2 - La couverture du livre / Adiac