Les Dépêches de Brazzaville



Livre : « Renaissance », témoignage poignant d’une vie éprouvante


Publié certes en 2019, « Renaissance » aborde un sujet qui reste d’actualité : la violence faite à la femme. Une violence consentie non seulement par les hommes mais également par les femmes elles-mêmes. Triste à dire, surtout quand cela vient des personnes proches de son entourage comme cela a été le cas pour Johanna C.L.

Dernière d’une famille de six enfants, Johanna est née à l’île Maurice. Aimée de sa mère, cette dernière n’était malheureusement pas bien accueillie par ses frères et sœurs du fait que vivant déjà dans la pauvreté, pourquoi se rajouter une bouche de plus ? C’est le début du calvaire. Elle ne connaît que la pauvreté, le rejet et la violence. Prisonnière des traditions, esclave de sa famille, meurtrie par les sévices, violée à la porte de l’adolescence par le mari de sa sœur que celle-ci protègera, son quotidien est fait d’errance, de froid et de peur… Jusqu’à ce qu’au hasard de certaines rencontres, la bienveillance et quelques signes du ciel lui permettent de se reconstruire. 

C’est ainsi qu’après des années de souffrance, Johanna C.L. a décidé depuis près de six ans de sortir du silence en exerçant le rôle d’accompagnement et de conseil auprès des femmes. Et dans ce même élan, « Renaissance » naît quelques temps après. Dans cet ouvrage autobiographique, Johanna dépoussière les tiroirs de sa mémoire, témoignage d’une enfance et d’une jeunesse qui lui ont été volées, bafouées, salies à jamais.

Victime devenue porte-parole, Johanna défend la condition de la femme au nom de toutes celles, encore trop nombreuses dans le monde, dont on a souillé l’innocence, la pureté, l’intégrité et la confiance. « Dieu m’a tendu la main et j’ai donné un grand coup de pied à la fatalité qui m’a projetée au sommet de ma vie. Aujourd’hui, je sais pourquoi je me bats », affirme-t-elle dans son ouvrage de 136 pages publié aux éditions Almathée. 

Basée en France, mariée à Nicolas Lanlard et mère, Johanna passe par les réseaux sociaux, les médias et les conférences afin de partager son lourd passé pour prouver à toutes les femmes qu’il est possible de se (re)construire grâce à la détermination, l’amour d’un entourage bienveillant et la foi. Comme quoi, la route reste longue dans ce combat pour les droits de l’enfant et des femmes.


Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

1- La couverture du livre/DR 2- Johanna C. L/DR