Les Dépêches de Brazzaville



Livres : Patrice Biabe signe son premier roman «Meurtre au château du bois»


« J’ai beaucoup de respect, de considération et d’estime pour tous ceux qui mettent leur savoir-faire, leur intelligence, leurs sens et leurs connaissances au service de l’humanité». Ces mots font office d’épigraphe dans ce roman de style policier qui va aux antipodes des habitudes romanesques congolaises. Quoique l’auteur soit natif de Brazzaville, il nous mène dans une fiction fortement occidentalisée. Aïnata est une coquette jeune fille issue d’une famille modeste. Elle rencontre un ancien ami de l’école après dix ans d’absence. Des années moroses qu’elle a passées en prison pour crime prémédité. Douz, son richissime nouveau fiancé ignore tout sur le passé de celle qui deviendra son épouse, par conséquent, la copropriétaire de sa forte fortune, notamment du prestigieux château qui fait la fierté du village.

Cependant, quelques mois après leur mariage, le comportement du jeune époux change et devient source de dispute au foyer. Il rentre régulièrement tard, soûl et en état d’ébriété. Le climat de tension s’envenime entre ces deux jeunes époux. Sous l’emprise de la colère, le démon de midi refait surface, Aïnata commet l’irréparable en enfonçant de façon répétée un couteau de cuisine dans le cœur de Douz. Profitant de l’hiver, elle essaie de dissimuler son crime en jetant le cadavre dans la piscine toute couverte de neige.

Malheureusement pour elle et pour le bonheur du lecteur, la police prend les choses en main, à travers le très futé inspecteur Max X qui ouvre une enquête qui n’aboutira que dix ans plus tard. Comme quoi la vérité sur les pas d’escalier arrive toujours par rejoindre la justice pour exhumer et châtier les crimes les plus couverts. Ainsi, Aïnata, chafouine, devenue héritière d’une grande entreprise est rattrapée par le temps quand le pot en rose est découvert. Le suspense levé, elle passera les dernières années de sa vie en prison où elle meurt par dépression. La richesse de ce roman ne réside pas seulement dans l’originalité de son récit mais aussi dans cette fluidité narrative transcrite dans un langage châtié et vivant qui permet une suave lecture.

 


Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

Couverture du livre « Meurtre au château du bois »