Les Dépêches de Brazzaville



Lutte contre la désertification : les arbres jouent un rôle régulateur


Pour la célébration de cette année, les Nations unies ont mis un accent particulier sur la restauration des terres pour une meilleure reprise économique. Contrairement aux idées reçues, la désertification ne signifie pas seulement l’ensablement et l’avancée du désert du Sahara qui menace les pays du Sahel, ou la sécheresse persistante qui frappe ceux d’Afrique australe, mais aussi la dégradation de la qualité et de la productivité des sols qui détruisent la végétation environnante. Et en cela, le Congo est concerné, a souligné la ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo.

Si la désertification de la zone sahélienne, contre laquelle les pays de la région tentent courageusement de lutter avec le projet de grande muraille verte, est essentiellement due au réchauffement climatique, la dégradation des terres au Congo est surtout liée à des mauvaises pratiques humaines qu’il est a priori plus facile de corriger, a-t-elle poursuivi. Ajoutant que l’utilisation sauvage des pesticides a des conséquences graves sur la qualité des sols et leur capacité à se régénérer, mais aussi sur la santé. Quand la FAO estime que d’ici 2030, l’Afrique perdra les deux tiers de ses terres arables si l’on ne met pas fin à la désertification, il n’est point question de penser que le Congo sera épargné parce qu’il y pleut abondamment. Contre la mauvaise gestion durable des terres, le ciel ne peut rien.

« Ecologiste convaincu et conservateur suprême de notre patrimoine naturel, le président Denis Sassou N’Guesso a très tôt pris la mesure de cette menace. Sur ses directives, le Congo a signé la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification et soutenu l’inclusion du concept de neutralité en matière de dégradation des terres dans les Objectifs de développement durable. Sous son impulsion, notre pays a intégré le partenariat Terre Africa qui vise à coordonner les efforts de gestion durable des terres au niveau africain, ainsi que le défi de Bonn dont l’objectif est de restaurer 350 millions d’hectares sur notre continent d’ici à 2030 », a déclaré la ministre Arlette Soudan-Nonault.

Enfin, parmi les buts explicites de la lettre d’intention signée en septembre 2019 par les présidents Denis Sassou N’Guesso et Emmanuel Macron dans le cadre de l’initiative pour les forêts d’Afrique centrale, figure la mise en œuvre d’une politique d’affectation et d’utilisation durables des terres et des ressources naturelles de cette région. C’est peu dire donc que le chef de l’État congolais a fait sa part. Aux Congolais d’en faire la leur.

Pour la ministre Arlette Soudan-Nonault, planter des arbres le 6 novembre de chaque année est une excellente initiative. Les arbres ont un rôle régulateur, ils luttent contre les érosions, protègent du vent et nourrissent les sols. Mais c’est aussi au quotidien qu’il faut agir pour protéger la qualité des terres, tant au niveau local, que départemental, régional et national. « La gestion durable de notre terre nourricière n’est possible que dans le cadre d’une mobilisation politique et citoyenne coordonnée et il revient à chacune et à chacun d’entre nous, en particulier à celles et ceux qui détiennent une part d’autorité, de faire preuve de responsabilité en ce domaine. Protéger cette terre congolaise que nous empruntons à nos enfants n’est pas un choix, c’est un devoir. Comme le disait un sage : sur le vaisseau Terre, il n’y a pas de passagers. Nous sommes tous des membres de l’équipage », a conclu la ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo. 


Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo : la ministre de l’Environnement, du développement durable et du bassin du Congo prononçant la déclaration (crédit photo/ DR)