Les Dépêches de Brazzaville



Mali/Takuba : la France relance ses opérations militaires au Sahel


"À l’issue des consultations avec les autorités maliennes de transition et les pays de la région, la France prend acte des engagements des autorités maliennes de transition" endossés par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). La France va également reprendre des missions nationales de conseil, suspendues le 3 juin dernier, annonce le communiqué.

Plus de 5 000 militaires français sont déployés au Sahel. Un deuxième coup de force d'une branche de militaires avait fait du colonel Assimi Goïta, le chef d'État. Le gouvernement français avait alors suspendu les opérations conjointes avec les Fama.

Lors du premier putsch, les militaires s’étaient engagés sous la pression internationale à une période de transition limitée à 18 mois et conduite par des civils. Le colonel Goïta, homme fort de la transition, avait foulé aux pieds cet engagement en faisant arrêter le président et le Premier ministre. Il s'était alors proclamé président de la transition par la Cour constitutionnelle. Dans un récent communiqué du ministère français des Armées, la France déclare qu'elle "reste pleinement engagée, avec ses alliés européen et américain, aux côtés des pays sahéliens et des missions internationales", pour lutter contre les groupes djihadistes au Sahel.

Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé récemment, un prochain désengagement progressif de la France du Sahel. L'opération française Barkhane va disparaître au profit d’un dispositif resserré, focalisé sur la lutte antiterroriste et l’accompagnement au combat des armées locales. "Cette transformation ne signifie pas le départ du Sahel, ni que nous allons ralentir nos opérations de contre-terrorisme" au Sahel, a fait savoir la ministre française des Armées, Florence Parly. " Nous avons collectivement, (nous) Européens, une responsabilité de sécuriser le flanc sud de l’Europe. (...) Il est essentiel de ne pas permettre que le Sahel et plus largement l’Afrique deviennent une zone refuge et d’expansion pour ces groupes terroristes affiliés à Daech et Al-Qaïda », a-t-elle insisté.

Pour lutter plus efficacement contre les jihadistes au Sahel, la France compte sur la montée en puissance du groupement de forces spéciales européennes Takuba, créé à son initiative pour accompagner les unités maliennes au combat.

Jusqu'ici, Paris ne voit pas "d’inflexions, de réticences ou de remise en cause liées à la situation" politique au Mali, a noté Florence Parly, "d’autant plus important que nous consolidions Takuba que nous lui voyions un rôle majeur dans les prochaines années".

La force Takuba est composée aujourd’hui, au Mali, de 600 hommes dont la moitié est composée des Français, les autres des Estoniens, des Tchèques, des Suédois et des Italiens. La Roumanie  entend rejoindre le groupe.


Noël Ndong