Matières premières : recul des prix d’une trentaine de produits de base en 2016

Dans son analyse, la BM a évoqué une contrainte majeure. Il s'agit de l’offre abondante. Au niveau des matières premières industrielles particulièrement, il y a le ralentissement de la demande dans les économies émergentes. Cette situation est d’autant plus inquiétante que la demande des matières premières provient essentiellement de grands pays émergents depuis les années 2000. Et la détérioration des perspectives de croissance des économies émergentes a eu des implications sur les prix des produits de base. « Un ralentissement ultérieur dans les grands marchés émergents provoquerait une baisse de la croissance de leurs partenaires commerciaux et un recul de la demande mondiale de matières premières », indique le rapport.

Dans ce rapport produit trimestriellement pour évaluer les perspectives des marchés des matières premières, la BM insiste sur un élément important. Selon elle, la tendance baissière est le résultat de plusieurs facteurs liés à l’offre et à la demande. En effet, le retour de l’Iran et la production américaine ont renforcé l’offre tandis que l’hiver doux dans l’hémisphère nord et les faibles projections de croissance dans les grandes économies émergentes ont contribué à fragiliser la demande.

En 2015, il y a eu une chute des cours de l’or noir de 47%. Pour cette année, les projections font état également d’un nouveau recul de l’ordre de 27% en moyenne. Toutefois, la situation pourrait connaître une amélioration progressive. La volatilité des cours du brut va s’apaiser avec le retour d’un certain équilibre. Pour éviter les pertes, les pays pétroliers vont réduire obligatoirement leurs stocks de production. Et puis, il y a un léger renforcement de la demande liée à une reprise modeste de la croissance mondiale. Mais la BM reste très sceptique. « On peut s’attendre à ce que la faiblesse des prix du pétrole et des autres matières premières dure encore un certain temps. Même si l’on voit des signes de remontée légère des prix des matières au cours des deux prochaines années, les risques de dégradation restent importants», dit le rapport.