Les Dépêches de Brazzaville



Médias : FFJ veut ester en justice contre Roger Nsingi


Le directeur exécutif de l’ONG de défense et de la promotion de la liberté des médias, Freedom for journalist(FFJ), Désiré Israël Kazadi, a annoncé, au cours d’un point de presse tenu le 18 juillet à son siège, à Gombe, la volonté de cette association, d’ester en justice contre le président de l’APK, Roger Nsingi. Cette ONG lui reproche d’avoir illégalement arrêté, enlevé et arbitrairement détenu le journaliste Magg Mikombe, du journal Échos du Sud. « Nous nous réservons le droit d’aller en justice », a-t-il souligné.

Dans cet exercice, l’ONG a permis à la victime, qui a été libérée la veille, de donner à la presse sa version des faits. « Dans cette histoire, moi, je dénonce la procédure », a soutenu Magg Mikombe.

Dans ses explications, le journaliste a noté que la garde du président de l’APK l’a fait coffré du 15 au 17 août, à l’antenne de la police de l’Hôtel de ville de Kinshasa sans qu’il y soit question d’une procédure de flagrance.

À l’en croire, il s’est retrouvé en contact avec le cabinet du président de l’APK, à l’hôtel Invest, pour confronter les sources et vérifier les éléments d’information en sa possession avant publication, comme l’exige la profession. Mais sur place, l’affluence des membres dudit cabinet n’était plus rassurante pour lui. Ce qui l’avait poussé à vouloir quitter le lieu. Et il l’y était empêché par un groupe de jeunes qui se trouvait devant cet hôtel, qui l’ont remis à la garde de Roger Nsingi. « En logeant l’avenue devant la cité de la voix du peuple, j’ai été rejoint par un groupe de jeunes que j’ai vu devant l’hôtel Invest. Ceux-ci m’ont remis à la garde du président de l’APK, qui habite dans les parages. Cette dernière m’a conduit jusqu’à l’Hôtel de ville où la police me gardera pendant quarante huit heures », a expliqué le journaliste.

Selon Magg Mikombe, la déposition faite par le cabinet de Roger Nsingi le tenait coupable de diffamation et imputations dommageables. Il lui reprochait le contenu d’un article dans lequel le journal dénonçait la gestion de l’institution provinciale par son président. Cependant, le contact précédemment pris aurait vidé ce litige et  ouvert la brèche au journaliste en vue de vérifier les nouveaux éléments d’information en sa possession. « J’ai été auditionné et mis au cachot, alors que la partie plaignante, qui a également fait sa déposition, ne s’est plus présentée pour la confrontation jusqu’à ma libération », a souligné Magg Mikombe.

De l’avis du journaliste, le problème se pose du moment où le cabinet du président de l’APK n’a déposé sa plainte qu’après cet incident de l’hôtel Invest suivi de son arrestation arbitraire et de son enlèvement. « Que le cabinet de Roger Nsingi se soit plaint, cela serait normal. Mais le problème se pose quand on m’arrête comme cela, pour enfin activer la plainte alors que l’article querellé n’avait même pas été signé par moi », a-t-il regretté.

De son côté, FFJ dit avoir instruit le responsable de son service d’assistance légale en vue de déclencher la procédure devant la justice.


Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le directeur exécutif de FFJ, Désiré-Israël Kazadi, et le journaliste Magg Mikombe