Médias : le documentaire « Noirs en France » présenté sur France 2

Dans plusieurs foyers de la diaspora africaine, le choix du programme de télévision de mardi soir était partagé entre suivre la Coupe d’Afrique des nations au Cameroun ou suivre le documentaire signé par l’écrivain franco-congolais Alain Mabanckou et la journaliste Aurélia Perreau.

Pour ce film éclairant et passionnant sur les Noirs en France, les auteurs ont choisi de ne pas verser dans une sorte de militantisme, mais de donner la parole à des Noirs, citoyens lambda ou plus connus, sans esprit, sans démagogie.

Le fil conducteur, c’était d’étaler au grand jour comment s’est construit l’imaginaire français sur les Noirs en France en racontant des itinéraires individuels et personnels, et en apportant aussi des repères historiques : partir des archives pour les apposer à la réalité actuelle et éclairer ces parcours. De même, comment ceux-ci ont-ils perçu ou continuent-ils de percevoir la France ?

Le documentaire a reproduit une expérience réalisée en 1947 aux États-Unis, où des enfants doivent choisir entre une poupée blanche et une poupée noire. En 2022, le résultat est toujours le même. Les Noirs continuent à penser que les critères de beauté et d’esthétique ne s’appliquent pas à leur couleur de peau. Indirectement, ils transmettent aux enfants la détestation de la couleur noire. Ça se fait de façon inconsciente. Une petite fille qui voit sa mère se lisser les cheveux va se dire « les vrais cheveux ce sont les cheveux des Blanches ». « C’est cela aussi que l’on voulait montrer : comment beaucoup d’éléments sont restés dans notre inconscient », affirment les auteurs.

De l’avis des auteurs et des intervenants au débat qui a suivi cette diffusion, un travail pédagogique est à entreprendre, porter un regard lucide au point de montrer que si les choses ont évolué, il reste encore beaucoup à faire.