Les Dépêches de Brazzaville



Meurtre des experts de l’ONU : l’étau se resserre sur l’un des présumés assassins


Un rapport d’expertise présenté le mardi 2 février 2021 par le ministère public lors d’une audience du procès des présumés meurtriers des deux experts de l’ONU devant la Cour militaire de l’ex-Kasaï-Occidental indique que les mèches de cheveux retrouvées dans les effets de Vincent Manga lors de son arrestation sont celles de Zaida Catalan, l’une de deux victimes.

A en croire radiookapi.net, la justice congolaise avait, en effet, envoyé en 2018 au Federal bureau of investigation (FBI), principal service fédéral de police judiciaire et un service de renseignement intérieur des Etats-Unis plusieurs pièces de ce dossier pour une expertise.

La radio onusienne rassure que parmi les pièces du dossier envoyées au FBI, il y avait notamment des mèches de cheveux et un carnet retrouvé dans les effets de Vincent Manga lors de son arrestation. Notant que c’est un institut suédois qui a effectué les analyses sur ces deux pièces du dossier sur demande du FBI, ce média indique qu’au cours de la dernière audience, le ministère public a révélé que les résultats de ces analyses indiquent que ces mèches de cheveux appartiennaient bien à Zaida Catalan, l’un des deux experts de l’ONU tués en mars 2017 dans le Kasaï.

Selon le même rapport cité par la radio onusienne, l’écriture raturée qui figure sur les premières pages du carnet soumis à l’expertise du FBI était également celle de Zaida Catalan. « L’écriture a été comparée avec celle figurant dans d’autres documents écrits par l’expert onusien », explique radiookapi.net.

D'après cette radio, le ministère public a affirmé avoir, lui aussi, fait le même exercice en ayant pris pour modèle une fiche remplie par Zaida Catalan dans l’hôtel où lui et son collègue Michael Sharp ont séjourné à Kananga. « Le général Muwau dit avoir fait le même constat : c’est la même écriture », a souligné la source.

Vincent Manga, qui est l’un des présumés meurtriers de deux experts de l’ONU, a toujours nié avoir pris ce carnet entre les mains de Zaida Catalan. Le prévenu soutient, selon radiokapi.net, avoir acheté le carnet entre les mains d’un milicien qui y avait consigné des formules pour élaborer des fétiches. Alors qu’au sujet des mèches de cheveux, Manga aurait relaté, en octobre dernier devant la Cour militaire, que c’est Jean Bosco Mukanda qui les lui avait remises en mai 2017.


Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: Vincent Manga, lors de l'audience/R.O