Migration : l'Afrique envisage des politiques coordonnéesLa rencontre s’inscrit dans le cadre du mandat panafricain confié en mars au roi du Maroc, Mohammed VI, pour élaborer une « vision commune » sur le programme migratoire de l’Union africaine (UA). Elle revêt une importance capitale puisque les propositions qui y sont faites seront soumises au prochain sommet de l’UA, en janvier, à Addis-Abeba. De plus, la question migratoire sera un des grands sujets du prochain sommet UE-UA prévu fin novembre à Abidjan, en Côte d'Ivoire, alors que les Européens cherchent par tous les moyens à limiter l’afflux des clandestins. Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a souligné que pour l’élaboration d’un programme continental sur la migration, « l’Afrique doit parler d’une seule voix, imposer son agenda au lieu de subir les agendas des autres ». « La migration africaine est d’abord intra-africaine : sur 8 Africains qui se déplacent, 7 restent en Afrique. La migration est majoritairement régulière (légale) : seulement 15% de la migration internationale est irrégulière. Et enfin, 85% des gains des migrants restent dans les pays d’accueil », a ajouté le chef de la diplomatie marocaine, qui a évoqué l’importance des politiques nationales et leur coordination. Il s’exprimait devant une quinzaine de ministres représentant les sous-régions du continent, différentes organisations internationales et des experts qui prennent part aux débats. Pour sa part, le ministre guinéen de la Sécurité, Abdoul Kabélé Camara, a dit que « des réponses cohérentes doivent prévenir les méfaits de la migration irrégulière qui affecte la jeunesse africaine ». « La migration représente un pilier important de développement (…). Aucun Etat ne peut agir seul », a pour sa part souligné Louise Arbour, la représentante du secrétaire général de l’ONU, en plaidant pour un « pacte mondial sur la migration ». Le Maroc, qui a réintégré l’UA début 2017, a adopté, en 2013, une nouvelle politique migratoire et mené deux campagnes de régularisation de clandestins, pour la plupart originaires d’Afrique subsaharienne. Le Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU estime que près de 145 000 migrants sont arrivés cette année en Europe du sud par la mer depuis l’Afrique et près de 2 800 sont morts ou ont disparu pendant la traversée. Nestor N'Gampoula |