Les Dépêches de Brazzaville



Mondial 2022 : clap de fin pour la Belgique, la Croatie poursuit sa route


Finalistes malheureux de l'édition précédente, les Croates poursuivent eux l'aventure, emmenés par un Luka Modric au coup d'oeil et la vista inentamés à 37 ans, et confirment leur montée en puissance depuis leur premier match face au Maroc (0-0).

Deuxièmes du groupe F dominé par les Lions de l'Atlas, vainqueurs jeudi du Canada (2-1), les hommes au damier rencontreront lundi le premier du groupe E, celui de l'Espagne, de l'Allemagne, du Costa Rica et du Japon.

"Nous donnerons le meilleur, peu importe l'adversaire. Ce sera un match difficile, mais ils auront également du fil à retordre en jouant contre nous", a déclaré Luka Modric, élu homme du match. 

Côté belge, le sélectionneur Roberto Martinez a annoncé après la rencontre qu'il quittait ses fonctions, après six années marquées par la troisième place des Diables Rouges au Mondial-2018, stoppés par les Bleus en demi-finale après une victoire mémorable face au Brésil au tour précédent (2-1).

Penalty annulé

"Nous étions l'équipe la plus forte", a crânement assuré le technicien espagnol jeudi, estimant que les Belges "auraient pu gagner 3-0" grâce aux trois occasions de Lukaku. "A partir des huitièmes, vous auriez pu voir la vraie équipe belge", a-t-il lancé.

Mais quelle équipe belge ? Jouant son va-tout après le maigre succès face au Canada (1-0) et la gifle infligée par le Maroc (0-2), Martinez avait osé quatre changements, reléguant sur le banc son capitaine Eden Hazard et optant pour l'attelage expérimental Leandro Trossard-Dries Mertens en attaque, faisant reculer Kevin De Bruyne dans l'entrejeu.

Pari perdu tant les Diables, volontaires, ont manqué de présence dans la surface en première période (zéro tir cadré) avec un Mertens (35 ans) inoffensif sur l'aile gauche et une défense toujours aussi faillible quand elle est prise en vitesse.

Ce sont d'ailleurs les Croates qui se sont créés la première occasion dès la dixième seconde sur un tir mal cadré d'Ivan Perisic, et les Belges ont connu une autre grosse frayeur dès la 16e minute, quand un penalty sifflé pour une faute de Yannick Carrasco a finalement été annulé à la suite d'un hors-jeu de Kramaric repéré par l'arbitrage vidéo.

Lukaku si près du but

Pour le reste, on n'a revu que des bribes de l'équipe si séduisante de 2018, notamment sur une longue percée plein axe de Kevin De Bruyne pour lancer Mertens, dont la frappe s'est envolée (13e). Avant que l'entrée à la pause de Romelu Lukaku, revenu d'une blessure à la cuisse gauche, ne fasse naître espoirs puis regrets, bien aidé sur l'aile gauche par les jambes de feu de Jérémy Doku, qui a enfin eu droit à ses premières minutes de jeu.

Car quand elle peut s'appuyer sur le colosse d'1,91 m, son jeu dos au but et son impressionnante conservation de balle, l'équipe retrouve immédiatement ses repères. Mais avec 38 minutes de jeu seulement depuis la fin août, il a manqué à l'avant-centre la justesse et les quelques centimètres qui auraient pu tout changer.

Le meilleur buteur de l'histoire de la sélection (68 buts) s'est créé une première occasion, de la tête, trois minutes après sa montée au jeu avant de servir de point d'appui très précieux aux joueurs de la deuxième ligne, puis de trouver le poteau du but de Dominik Livakovic à l'heure de jeu.

Mais face à des Croates qui n'avaient besoin que d'un nul pour être qualifiés, les Belges se sont exposés à des contres, forçant Thibaut Courtois à intervenir avec brio à quatre reprises (50e, 53e, 54e, 67e).

Et Lukaku regrettera longtemps les occasions manquées dans les dernières secondes, comme à la 90e quand il n'avait plus qu'à pousser le ballon dans le but vide au lieu de maladroitement l'amortir de la poitrine...


AFP

Légendes et crédits photo : 

Modric heureux, Lukaku dépité, la Croatie passe, la Belgique trépasse (AFP)