Les Dépêches de Brazzaville



Musique : fin de la semaine des cultures urbaines


Pendant une semaine, les cultures urbaines ont envahi l’IFC à travers les activités d’échange et de partage de connaissance et d’expérience. Tête d’affiche de l’édition 2021 de cet événement, Young Ace Wayé s’est produit le 17 septembre devant un public très enthousiaste, heureux de le voir pour la première fois sur la scène congolaise depuis sa victoire au Prix découvertes RFI 2020. Un prix que le Congo a remporté encore, trente-six ans après le sacre de Zao en 1984.

La prestation du rappeur congolais sur cette scène de l’IFC entre aussi dans le cadre de sa tournée africaine entamée le 7 septembre, en Côte d’Ivoire, et qui va se poursuivre en République démocratique du Congo, au Gabon, au Mali, au Sénégal, au Tchad et en Ethiopie. Cette tournée, organisée par le Prix découvertes RFI en collaboration avec les IFC et leurs partenaires, s’achèvera le 12 novembre, à Brazzaville.

Dynamique et très présent sur scène, Young Ace Wayé, qui s’est révélé aussi bon danseur, a captivé le public dès son entrée avec son style, un rap métissé, combiné à plusieurs sonorités du Congo et d’Afrique (mbalax, mututa, ndombolo et rumba congolaise, lama piano d’Afrique du Sud…). Le rappeur a proposé plusieurs titres en diverses langues (swahili, lingala, anglais, français…)  parmi lesquels «Mboko oyo», titre très célèbre dans lequel il évoque les réalités locales (problèmes d’eau, d’électricité, de chômage…), «Taximan» qui parle des difficultés auxquelles sont confrontés les chauffeurs de taxi congolais.  

Young Ace Wayé a aussi proposé une reprise la légendaire chanson «Soulard» de Cazmir Zao. Le public, qui n’a cessé de danser le long du concert, a pu aussi constater la complicité entre le rappeur et les artistes qui l’ont accompagné en faisant preuve de professionnalisme. Au terme de la semaine des cultures urbaines, Young Ace Wayé s’est dit satisfait de l’événement ainsi que du potentiel et du talent des artistes ponténégrins. «La musique congolaise est riche et la musique urbaine congolaise a un énorme potentiel. Pointe-Noire a des artistes talentueux. J'admire leur travail et ce serait un plaisir de collaborer avec eux sur différents projets», a-t-il fait savoir.

Dediée à la découverte des jeunes talents des quartiers, la semaine des cultures urbaines a été clôturée, le 18 septembre, par une conférence-débat sur le thème « L'avenir du hip-hop au Congo : quelles perspectives ? » Celui-ci a permis de déceler les problèmes du hip-hop congolais (manque de formation, d’information, de soutien des autorités, de solidarité…) et de faire des suggestions pour des lendemains meilleurs, notamment produire des textes de qualité, travailler en réseau, avoir une base et se faire d’abord connaître au niveau local et national avant d’envisager l’étranger, chercher à être artiste avant de vouloir être une star. Il a aussi été suggéré une collaboration avec les médias et les DJ de la place afin de les conduire à faire consommer congolais.


Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

-Young Ace Wayé lors de la semaine des cultures urbaines à l'IFC