Les Dépêches de Brazzaville



Musique : les mamans du Congo dévoilent « RMX »


L’opus s’ouvre par le titre de Joao selva, ambassadrice des musiques boréliennes en France, qui canalise les passations musicales de l’Atlantique noir dans le remix tropical de Mbila. On y retrouve, dans la version remixée de cette chanson, les sublimes voix des mamans du Congo et l’énergie afro-house de RRobin, le tout propulsé dans un décor tropical porté par le chant des oiseaux et syncopes des percussions brésiliennes. Ce titre ouvre une passerelle entre les musiques du Congo et du Brésil.

La deuxième chanson est dédiée à Uzul, membre fondateur du mythique groupe lyonnais kaly live Dub et producteur de musique électrique. La chanson crée un pont entre les musiques tribales africaines et les musiques technos. Par contre, le troisième titre du single est signé Fakear, producteur qui excelle dans la création d’ambiances sonores et de paysages musicaux. Ce titre tout en douceur qui, en fermant les yeux, transporte les mélomanes au pied d’un arbre, bercé par le chant des oiseaux, le clapotis de la rivière et la plénitude de la forêt.

Par ailleurs, le quatrième titre est consacré au producteur hors pair Praktika qui a fait ses exploits en Afrique de l’Ouest. Cette chanson, qui met à l’honneur la puissance de Détroit et de l’afro-house, est interprétée par les mamans du Congo et RRobin pour emmener loin le public. Enfin, le dernier titre est dédié à la légende britannique Craig Walker, ancien leader des archives et de Pow of dreams.

Créé en 2008, sous l’impulsion de la chanteuse et percussioniste Gladys Samba accompagnée d'Odette Valdemar Ghaba Koubende, Argéa Déodalsy kimbembe, Pénina sionne livangou tombet, Emira Fraye Milisande Mediéta, ce groupe ‘’afro-féministe’’ scande le quotidien de la femme africaine en général et de la femme congolaise en particulier sur des rythmes complexes, réalisés avec des ustensiles de cuisine et du matériel de récupération. Leurs créations se situent à mi-chemin entre la tradition et la modernité.

Les mamans du Congo mettent essentiellement en valeur des berceuses congolaises chantées en diverses langues du Congo. Leur vision se résume à pérenniser et valoriser le côté traditionnel de la femme d’aujourd’hui. Dans leurs débuts, elles étaient douze femmes et quatre hommes. Au fil du temps, certaines mamans ont abandonné car n’appréciant pas l’idéologie du groupe et d’autres se sont retirées sous la pression de leurs époux qui ne jugeaient pas digne de voir leurs femmes faire partie d’un groupe musical. Aujourd’hui, elles ne sont restées que cinq à faire vivre le projet, soutenu depuis le début par l’Institut français du Congo.


Cisse Dimi

Légendes et crédits photo : 

1-Les mamans du Congo/DR 2- Pochette de l'album