Les Dépêches de Brazzaville



Musique : Syssi Mananga 2.0 entre en scène


Les Dépêches du Bassin du Congo : Bonjour Syssi. Bon retour sur scène, quelles sont les nouvelles ?

Syssi Mananga : Merci beaucoup. Après quelque temps d’absence, je suis heureuse d’annoncer que 2021 marque le retour de Syssi Mananga. Nouvel Album, nouveau site web, nouvelle allure. C’est Syssi Mananga 2.0 qui fait son apparition avec un nouvel album sous label « Mopepe Mama », car c’est le surnom qu’on me donne affectueusement, il sortira en avril 2021. D’ici-là, je vais sortir un single et un clip par mois. Le premier single extrait de l’album s’appelle « Mopepe ». C’est une ballade aux influences afropop et folk qui dès les premiers accords vous invitent à l’évasion. « Mopepe » est un hymne aux femmes en général et aux mamans en particulier. C’est un titre très personnel où je me dévoile et qui donne le ton pour l’album tout entier.

LDBC : Il y a quelques années vous nourrissiez le rêve de faire des featuring avec divers artistes notamment Lokua Kanza, avez-vous des collaborations en vue ?

S.M : J’ai échangé avec Lokua pendant la conception de l’album. Je lui ai envoyé certains titres en avant-première pour avoir son avis. Il a particulièrement adoré « Mopepe ». Je souhaitais faire un duo avec lui sur l’album mais malheureusement ça n’a pas pu se faire. Pour l’album « Mopepe Mama » qui sortira en avril, j'ai collaboré avec des musiciens virtuoses de la scène World Music et internationale, notamment le guitariste congolais Chris Bakalanga, le guitariste brésilien Swami Jr, le trompettiste japonais Shunzo Ohno, le bassiste sud-africain Shaun Johannes, le rappeur Ougandais Keya Nemesis et le flutiste suisse Sandro Friedrich. L'album est mixé à Cape Town par le talentueux percussionniste et arrangeur Ronan M. Skillen.

LDBC : La covid-19 a fortement changé le quotidien des artistes, comment a-t-elle impacté votre carrière ?

S.M : Ça fait un an que je n’ai plus fait une seule scène ! Pas facile pour les artistes, les musiciens et tous les professionnels de l’art et du spectacle en 2020-2021. Vu le contexte Covid-19, il était impossible de se réunir en studio pour enregistrer.  La production de « Mopepe Mama » s'est donc faite à distance avec des musiciens enregistrant chacun chez soi (Côte d'Ivoire, Kenya, Ouganda, Zimbabwe, Afrique du Sud, Brésil, Belgique, Danemark, Suisse et Etats-Unis). Il y a un an, j'aurais cru impossible de sortir un album dans ces conditions. Mais, plusieurs musiciens qui ont contribué à l'album font partie du Projet "Beyond Music" (fondé par Tina Turner et Regula Curti) que j'ai remporté en 2019. L'expérience nous a démontré que la collaboration musicale internationale et virtuelle était possible. Nous avons appliqué les leçons de cette magnifique expérience pour l'album.

LDBC : Confinement, déconfinement, mesures barrières… Comment vivez-vous ces moments ?

S.M : Je viens d’avoir un bébé (en octobre) donc nous prenons les mesures de confinement encore plus au sérieux. Voir les amis, la famille, sortir et vivre normalement me manquent évidemment. Mais je respecte strictement toutes les mesures barrières (port du masque, lavage de main, distanciation sociale, etc.). La chance que j’ai c’est que j’ai une grande famille avec 4 enfants. Donc on ne s’ennuie jamais à la maison. Il y a toujours de l’ambiance même en mode confinement. En fait ça nous a rapprochés, ce confinement.  Les enfants étaient heureux d’avoir papa et maman à la maison 24/24 et 7/7, prendre tous les repas ensemble et discuter beaucoup plus qu’avant. Ça a resserré nos liens familiaux ainsi que les liens fraternels entre les enfants, car pas d’autres amis avec qui jouer que son frère ou sa sœur !

LDBC : Selon vous, comment se porte actuellement le secteur culturel ?

S.M : Le secteur culturel souffre, en Europe, en Amérique, en Afrique, partout. On essaie de s’adapter en se rabattant sur le web. Les réseaux sociaux comme Facebook, Instagram, Youtube et Tik Tok deviennent les plateformes d’expression encore plus privilégiées. Le souci c’est que le contenu est gratuit donc ça ne rapporte pas grand-chose aux artistes.

LDBC : Comment se porte le projet artiste en herbe ?

S.M : Il a pris fin et ce après quatre belles années d’opération. Malheureusement, je n’étais plus sur place et puis la dame fantastique qui s’en occupait (la talentueuse écrivaine Ophélie Boudimbou) a eu une bourse pour étudier en France. Du coup, le projet s’est arrêté. Mais, plusieurs orphelins que ce projet a aidés sont toujours en contact avec moi sur Facebook et Instagram et continuent à faire de la musique, surtout de la guitare. Je suis très fière de ce que ce projet leur a apporté pendant de nombreuses années en termes d’épanouissement et de confiance en soi. Et je suis très reconnaissante à toutes les personnes privées et publiques qui ont contribué par leurs donations et par l’achat de l’album à financer ce beau projet pendant 4 ans.

LDBC : Que prévoyez-vous-en 2021 ?

S.M :  En 2021, on lancera un single par mois d'ici la sortie de l'album en avril. Le premier single « Mopepe » est sorti le 28 janvier, le deuxième sortira le 26 février et le troisième fin mars. Tous les singles seront accompagnés de clip. Pour le troisième titre, nous allons lancer une compétition de danse en ligne et la meilleure troupe/chorégraphie gagnera un featuring dans le clip et une récompense en numéraire.

LDBC : Un message particulier à faire passer ?

S.M : Je lance un petit défi aux lecteurs des Dépêches : Si vous êtes une #mopepemama (ou si vous en connaissez une), postez votre (sa) photo en noir et blanc avec la phrase « Fière d'être #mopepemama » et tague 3 autres femmes que vous souhaitez célébrer comme #mopepemama en leur demandant de faire la même chose ! Je reposterai la photo sur ma page et vous enverrez un mp3 gratuit en cadeau ! Je vous invite aussi à me suivre sur mon site web  (https://www.syssimananga.com), ma page Facebook

(www.facebook.com/syssi.mananga) et mon Instagram (@syssimananga) pour ne rien manquer des événements autour de la sortie de l’album « Mopepe Mama » !


Propos recueillis par Durly Émilia Gankama

Légendes et crédits photo : 

Photo1: L'artiste belgo-congolaise, Syssi Mananga Photo2: visuel du single "Mopepe"