Les Dépêches de Brazzaville



Musiques traditionnelles : les experts réfléchissent à la relance du festival « Feux de Brazza »


Créé en mai 2005, le festival populaire et international de musiques traditionnelles « Feux de Brazza » est un événement international de référence pour la promotion et le développement des arts vivants. Il a pour objectifs d’identifier, de conserver et de promouvoir des musiques traditionnelles africaines. Initialement organisé chaque deux ans à Brazzaville, la dernière édition a eu lieu en 2014 à Mfilou, dans le septième arrondissement, et puis plus rien. C’est ainsi que pour mettre sur pied une bonne stratégie de relance des activités de ce festival et le doter d’un modèle économique viable qui assurera sa pérennité, son équipe dirigeante a décidé d’organiser, du 16 au 18 septembre, ces journées de réflexion, en présentiel et en visioconférence.

Les partenaires et experts de divers domaines des industries culturelles et créatives siégeant à Brazzaville, ville créative de l’Unesco, plancheront sur les principales préoccupations de ce festival, notamment son identité, sa ligne artistique, sa restructuration, sa stratégie de communication, son modèle économique sans oublier les attentes des partenaires et sa participation à la création d’un marché de spectacle continental dédié à ces musiques patrimoniales. Tant il devient évident que, dans le contexte moderne mouvant et presque corrosif de la globalisation, caractérisé par la course effrénée vers les développements matériels, seuls survivront les corps culturels qui auront pris le soin de s’abreuver aux sources intarissables de la tradition ancestrale, a souligné le directeur général de ce festival dans son mot d’ouverture.

Hugues Gervais Ondaye a précisé que les multiples interpellations, dont ils ont été l’objet ces dernières années, de la part de toutes les couches sociales, montrent à suffisance que les « Feux de Brazza» occupent toujours une place de choix dans les cœurs des Congolais, mais aussi des autres peuples à travers l’Afrique et le monde. « Ce grand intérêt que nous manifestons tous pour la musique traditionnelle se justifie par le fait que cette musique est sans doute l’une des expressions les plus profondes de l’âme africaine. C’est précisément en raison de l’importance de la célébration de cette musique et surtout de l’absence d’un espace d’expression dédié exclusivement à ce genre de musique dans notre pays que nous avons décidé de créer, en 2005, le festival populaire et international des musiques traditionnelles dit Feux de Brazza », a-t-il déclaré.

En cinq éditions, a poursuivi Hugues Gervais Ondaye, ce festival est devenu le deuxième plus grand rendez-vous culturel du Congo après le Festival panafricain de musique. Il est devenu au fil du temps un événement international de référence pour la promotion et le développement des arts du spectacle vivant organisé à Brazzaville avec une articulation scientifique, artisanale et touristique.

« Malheureusement, de 2014, année de sa dernière édition, à ce jour, le monde a successivement fait face aux multiples crises qui ont réduit considérablement la marge de manœuvre des bailleurs qui accompagnent le secteur culturel. "Feux de Brazza", notre festival, j’allais dire votre festival, en a fait les frais. Aujourd’hui, grâce à la grande capacité de résilience des peuples, le monde sort petit-à-petit de ces crises et les activités culturelles qui étaient autrefois suspendues sont progressivement relancées. Au regard de la forte demande exprimée et conformément à ses missions, "Feux de Brazza" entend donc relancer ses activités par l’organisation de la sixième édition », a-t-il fait savoir.

Après le mot du directeur général du festival, s’en est suivie une série d’interventions, notamment celles de la secrétaire générale du Conseil international de la musique, Silja Fischer ; du directeur général de l’Institut national des arts de la République démocratique du Congo (RDC), le Pr Damien Pwono ; du coordonnateur du festival national de Gungu (RDC), Fasso Mushinga Célestin ; du représentant régional de l’Unesco basé à Yaoundé, au Cameroun, Dodé Houehounha, lue par sa représentante à Brazzaville ; puis l’intervention du secrétaire exécutif du Cerdotola, Charles Binam Bikol.

Après la cérémonie d’ouverture, les participants se sont attelés sur le diagnostic du dysfonctionnement observé pendant la période d’hibernation de ce festival.


Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

1- Le directeur général du festival Feux de Brazza, Hugues Gervais Ondaye, ouvrant les journées de réflexion / Adiac 2- L’artiste traditionnel Dinosaure prestant lors de la cérémonie d’ouverture / Adiac