Les Dépêches de Brazzaville



Nord-Kivu : la riposte contre Ebola suspendue à Vuhozi à la suite de l'assassinat d’un infirmier


Les infirmiers sont déterminés à poursuivre leur mouvement si les auteurs de l'acte odieux ayant coûté la vie de leur collègue ne sont pas démasqués. « Ce mouvement de grève pourrait s’étendre sur les autres zones de santé du Grand Nord-Kivu, si les auteurs de cet acte demeurent inconnus. Nous sommes menacés par la population. Après la destruction méchante des structures, voilà que l'on commence à tuer les infirmiers. Alors, nous ne savons pas comment évoluer avec la prise en charge de cette population »,  a expliqué  le coordonnateur de l’intersyndicale des infirmiers du Pool de Butembo, Katembo Mathe Maneno. « Nous demandons à la population de comprendre que la maladie est là. Au lieu de nous agresser, c’est mieux qu’elle nous amène les personnes malades. C’est depuis longtemps que nous sommes en train de servir cette population», a-t-il ajouté. Katembo Mathe Maneno a, par ailleurs, invité la population  vivant dans les zones affectées par la maladie à virus Ebola à soutenir les efforts du personnel soignant pour vaincre cette dixième épidémie qui a causé plus de cinq cents morts.

Informés du décès de  l’infirmier titulaire du centre de santé d’Isonga, le coordonnateur de la riposte et l’Incident manager de l’Organisation mondiale de la santé à Butembo se sont rendus à Vuhovi pour présenter leurs condoléances et encourager les professionnels de santé de cette zone à reprendre leurs activités. Les agents de santé ont saisi cette occasion pour exiger le renforcement de leur sécurité contre les attaques des inciviques qui sèment la terreur dans la contrée. Notons que contrairement à certaines informations qui ont circulé, les patients de l’Hôpital général de référence de Vuhovi n’ont pas été chassés et continuent d'être pris en charge sur place.

Pour rappel, la situation épidémiologique de la maladie à virus Ebola  à la date du 21 février indique que  depuis le début, le cumul des cas est de huit cent cinquante-trois, dont  sept cent quatre-vingt-huit confirmés et soixante-cinq probables. La maladie a déjà tué cinq cent trente et une personnes et  cent soixante-dix-sept cas suspects  sont présentement en cours d’investigation.  Cinq  nouveaux cas ont été  confirmés, dont trois à Katwa, un à Kyondo et l'autren à Kalunguta. Deux  nouveaux décès communautaires de cas confirmés  ont été rapportés à Katwa.


Blandine Lusimana