Les Dépêches de Brazzaville : Quel est le thème de votre publication dans le recueil collectif ?
Marien Fauney Ngombé : J’y ai écrit une nouvelle intitulée Taxiphone dans laquelle j’évoque à nouveau le thème de l’éloignement physique et aussi celui de la quête de soi. Dans Taxiphone, le personnage principal est un immigré qui vit en vase clos dans une banlieue francilienne ; il y est saisi par un ressenti assez ombrageux sur ses difficiles conditions de vie.
Écrire sur les conditions de vie de la diaspora est un thème récurrent chez vous ?
Effectivement, il est en relation intime avec mon écriture. Lors du Salon du livre de Paris de 2014, j’ai participé, avec Édith Itoua, responsable des Congolais de l’étranger, Joël Des Rosiers, écrivain, et le réalisateur Amog Lemra, à la table ronde sur le thème « Politique culturelle et écrivains de la diaspora ». J’ai parlé du même thème en appui avec mon dernier roman Le Bâtiment A. Dans celui-ci, il est aussi question des conditions de vie des étudiants africains en Europe. Ils sont en quête de leur identité de manière plus générale. À l’image de cette table ronde, je souhaite susciter auprès des lecteurs des échanges d’opinions sur la notion de diaspora et générer également des propositions pour harmoniser les rapports entre les ressortissants d’un même pays qui sont à l’extérieur de la « terre mère » et ceux qui y sont restés.
Pourquoi avez-vous choisi la culture et les arts comme mode d’expression ?
Pour toutes sortes de raisons, sauf héréditaires. Certes, je suis le fils d’un amoureux des arts qui a su, à son époque, œuvrer pour, en partie, réussir à les démocratiser au Congo et au-delà du Bassin du Congo. Mais je refuse de croire que le talent est héréditaire. Cela équivaudrait à prendre le départ de la course au trot de l’existence avec le statut de favori, mais en étant chargé du plus lourd des handicaps. Vu de cette manière, je pense plutôt être un outsider. En revanche, je concède que, grâce à mon père, j’ai baigné dans un univers dans lequel l’art était omniprésent. Et je lui dois, à lui et à ma mère, l’essentiel. C’est-à-dire tout !
Quelle est votre actualité littéraire ?
Je suis en pleine écriture d’un roman qui s’intitulera Tant que l’équateur passera par Penda. J’espère vivement que cette œuvre rencontrera l’adhésion des lecteurs.