Occupation de Kisangani : l‘Ouganda tarde à dédommager la RDC
La démarche pour la RDC est d’obtenir réparation de la part de l’Ouganda, le seul Etat à avoir reconnu la compétence de l’instance judiciaire internationale, à l’opposé du Rwanda, l’autre pays agresseur. Et pourtant, les faits historiques attestent qu’en 2000, des éléments de l’armée régulière ougandaise s’étaient battus à l’arme lourde contre ceux de l’armée régulière rwandaise en pleine ville de Kisangani (Province orientale) et cela pendant sept jours, sans interruption. Sous prétexte de pourchasser des génocidaires, les deux Etats s’étaient livrés une guerre impitoyable pour le contrôle de cette ville stratégique. Ces affrontements armés ont causé des tueries parmi les habitants de cette ville (on parle de dix mille corps enfouis dans un cimetière situé dans la commune urbaine de Mangobo), sans oublier des destructions méchantes, dès pillages, des viols et des déplacements forcés etc. C’est depuis plus d’une décennie que la RDC court derrière cette créance. La Cour internationale de justice ayant établi, via son arrêt, que le préjudice a été causé à la RDC par l'Ouganda et que ce dernier est tenu de le réparer en conséquence, le pays est dans son droit le plus légitime d’obtenir l’exécution de cette sentence. Devant les atermoiements des ougandais, une certaine opinion propose à ce qu’un des Etats membres du Conseil de sécurité dont font partie les deux pays agresseurs, puisse endosser l’affaire sous forme de cession de créance et faire pression en vue de l’exécution de l’arrêt de la CPI, quitte à engranger sa quote-part. Il s’agit là d’une proposition alléchante pouvant s’accompagner d’une décote sur la somme à recouvrer et ce, en faveur d’un ou plusieurs éventuels preneurs, l'objectif étant de régler un différend tendant à assombrir les rapports entre deux Etats. Dossier à suivre.
Alain Diasso Légendes et crédits photo :Une avenue de Kisangani |