Oyo : des lycéennes produisent du gaz à partir des déchets

Le biogaz a été installé par les lycéennes d’Oyo pendant quelques jours, sous la supervision d’une équipe des chercheurs du Centre d’excellence pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique d’Oyo (CEO). L’initiative visant à produire de l’énergie à base de déchets organiques s’inscrit dans le cadre de la journée internationale des femmes et des filles de science, avec l’appui de la délégation l’Union européenne (UE). Cette dernière est engagée à financer au Congo des projets d'énergies renouvelables dans les zones rurales, avec un volet sur le renforcement des compétences des couches vulnérables dans ce domaine ainsi que leur implication dans la production des foyers améliorés.

Équipé d’un système de chauffage de matières organiques présent dans la cuve, le digesteur permet d’obtenir du bio-méthane à partir des matières organiques biodégradables. Élève en classe de première C au lycée d’excellence d’Oyo, Déesse Gediena, fait partie de l’équipe qui a participé à la production du biogaz. La machine est composée, explique-t-elle, d’une partie supérieure où sont stockées les matières organiques et une partie supérieure où est installé le bio-méthane, avec des entrée et sortie. Le biométhane obtenu est transporté dans un tuyau qui passe vers la cuisine, permettant la cuisson, l’électricité et l’alimentation thermique de l’établissement.

La participation à une telle activité pédagogique contribue à susciter de la vocation parmi les jeunes filles et leur ouvrir à de nouveaux horizons professionnels. « Nous étions au nombre de quinze à travailler sur le projet, dont cinq camarades venues du lycée général, à participer à l’installation du biodigesteur. La première fois, nous avons travaillé pendant deux jours, puis avons participé à une exposition sur le biodigesteur au CEO. Nous avons surtout été accompagnés par le CEO dans la fabrication du digesteur », a indiqué Déesse Gediena, l’élève de première C. Le dispositif de biodigesteur ne permet pas seulement de produire du bio-méthane, il permet aussi d’obtenir du fertilisant nécessaire pour l’agriculture.   

L’ambassadeur de l’UE en République du Congo, Anne Marchal, émue par la solution innovante proposée les lycéennes, a salué un projet concret sur l’énergie propre. « Cette réalisation très concrète est utile pour comprendre l’action de l’UE à la fois en faveur des jeunes et en matière d’énergies renouvelables. Le 11 février dernier, nous avons célébré la journée internationale des femmes de science. Le projet ici a été mené par un groupe de jeunes filles, cela montre comment des jeunes femmes peuvent être actives dans la science grâce à cette expérience de biogaz. C’est vraiment l’apothéose de voir à quel point tout ce que nous faisons au Congo peut se matérialiser par des expériences concrètes et ces jeunes filles qui ont réussi à briser des barrières », a commenté Anne Marchal, le 17 février, au sortir de la visite du site.

L’établissement à l’origine de l’innovation accueille cette année quelque 337 apprenants. Malgré une installation moderne, le lycée d’excellence d’Oyo fait face à de nombreux défis dont la prise en charge des élèves pensionnaires. Le proviseur du lycée, Anatole Mpo, a appelé l’UE à poursuivre son soutien pour la réalisation des objectifs pédagogiques de son établissement.