Les Dépêches de Brazzaville



Palais de justice de Brazzaville: deux salles d’audience pour trente-deux formations juridictionnelles


« Au Palais de justice de Brazzaville, siègent trente-deux formations juridictionnelles qui se disputent deux salles d’audience ; le niveau de sollicitation de la salle affectée aux juridictions d’instance fait que des audiences commencent parfois tard dans l’après-midi et ce, parce que, dans la matinée, une, deux ou davantage de formations juridictionnelles avaient, tour à tour, déjà occupé les lieux», a présenté Henri Bouka.

Pour pallier tant soit peu cette difficulté, la Cour suprême a construit, grâce à ses crédits de fonctionnement, une salle multifonctions et convertible pouvant abriter à la fois des audiences de cette institution et les réunions des magistrats. « Elle aurait pu être beaucoup plus grande, mais faute d’espace, la Cour n’a pu faire mieux.  Sa construction s’imposait à la Cour quoiqu’elle ne suffise pas à elle seule à régler tous les problèmes d’encombrement qui gênent, je puis vous le dire, la fluidité du fonctionnement des juridictions siégeant à Brazzaville », a-t-il poursuivi.

Le premier président a également signalé à l’autorité que le grand bâtiment, construit en 1955 par l’architecte Jean Yves Normand, et inauguré en 1957, mérite d’être réfectionné. « C’est un bâtiment à classer, tout autant que l’est l’Hôpital général de Brazzaville », a précisé Henri Bouka.

De nombreux pourvois jugés

Au plan judiciaire, il a annoncé que la Cour travaille et a déjà jugé de nombreux pourvois déposés courant 2018-2019, 2020 et 2021. Selon lui, la plus haute juridiction nationale travaille également à faire en sorte que des changements interviennent au sein des tribunaux d’instance et cours d’appel. Tout cela pour la célérité dans le jugement des affaires, au devoir de probité morale des magistrats, au respect de la hiérarchie, au respect et à l’application conforme de la loi aux différents cas d’espèce portés devant les cours et tribunaux.

« Il n’y a pas d’antinomie entre travailler vite et travailler bien ; respecter la hiérarchie ne nuit pas à l’indépendance du juge qui, pour juger, n’obéit qu’à la loi, son seul maître à ce moment-là ; la loi est impersonnelle et son application doit le demeurer. La fonction de juger est une fonction d’honneur et de dignité, non compatible avec tout ce qui peut inculper le devoir de délicatesse de celui qui l’exercice », a-t-il expliqué.

Henri Bouka a, enfin, dit au Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, que la Cour attendait « avec impatience, avec ferveur et excitation », qu’un jour, le président de la République, président du Conseil supérieur de la magistrature, soit reçu dans cette nouvelle salle d’audience. Le but étant de s’adresser directement à tous les juges réunis exprès pour l’écouter. « C’est son droit, en sa double qualité de président de la République, chef de l’Etat et de président du Conseil supérieur de la magistrature ; mais c’est là aussi un devoir qu’impose la très haute fonction », a-t-il conclu.  


Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

1-Les juges de la Cour suprême/ Adiac 2- La façade de la salle d'audience de la Cour suprême/Adiac