Les Dépêches de Brazzaville



Parlement : la session budgétaire s’achève sans adopter le budget de l'État 2015


Selon quelques informations glanées dans les couloirs du Palais des congrès, il semblerait que  le gouvernement serait en train de revoir sa copie du projet de budget à cause de la baisse considérable du prix du baril du pétrole car le budget de l’État congolais reste essentiellement dépendant des recettes du  pétrole en dépit de l’ambition du gouvernement de diversifier l’économie congolaise. En 2015, il convient de le rappeler, les recettes pétrolières intégrées dans le budget sont estimées à 2202 milliards de FCFA.

Dans leurs discours de clôture de la session ordinaire, ni le président du Sénat, André Obami Itou, ni celui de l’Assemblée nationale, Justin Koumba, n’ont donné une information précise au public à ce sujet. Alors que la population attendait d’eux la version officielle sur le report de l’adoption du budget. En rappel, le ministre de l’Économie, des Finances et du budget, Gilbert Ondongo, avait déjà présenté le projet de loi de finances de l’État aux parlementaires depuis le mois d’octobre.

Le président du Sénat s’est contenté d’un bout de phrase qui a laissé les populations sur leur soif. « L’ordre du jour de la session ordinaire qui s’achève aujourd’hui comportait plusieurs affaires dont le budget de l’État exercice 2015 qui n’a pu être voté pour des raisons évidentes. Il le sera à la session extraordinaire qui s’ouvre sous peu », a-t-il lâché. Les Congolais, qui suivaient la cérémonie de clôture de la session budgétaire en direct sur la chaine nationale de télévision, ont, assurément, cherché à comprendre ces "raisons évidentes". Les mieux avertis d’entre eux auraient déjà suivi sur les antennes des radios étrangères l’information sur la baisse du  prix du baril du pétrole sur le marché mondial. Une situation que le Fonds monétaire international avait évoquée lors de sa dernière revue au Congo.

De son côté, le président de l’Assemblée nationale, Justin Koumba, s’est contenté de faire des rappels des notions générales d’économie sociale qui ne pouvaient permettre à la population de comprendre exactement les raisons qui justifient la relecture de la copie du budget par le gouvernement. « La présente session ordinaire ne nous a pas permis de mener à terme l’examen du budget de l’État exercice 2015 qui, comme vous le savez, participe à l’exécution du plan national du développement 2012-2015 », a-t-il déclaré sans toutefois donner les raisons évidentes de ce report.

En rappel, le projet du  budget de l’État de l’année prochaine est arrêté en recettes à la somme de 3639 milliards 834 millions de FCFA. Les dépenses d’investissement sont de 2.083 milliards et celles de fonctionnement s’élèvent à 1.338 milliards 633 millions de FCFA. La probabilité est grande que toutes ces prévisions pourraient être revues à la baisse.

Notons qu’au cours de cette session ordinaire budgétaire, le  Sénat avait inscrit vingt affaires à l’ordre du jour. Il n’a pu examiner et adopter que neuf. À l’Assemblée nationale, sur dix-huit affaires inscrites à l’ordre du jour, six seulement ont pu être examinées et adoptées. 

La session extraordinaire qui s’est ouverte ce samedi 13 décembre a inscrit à son ordre du jour six affaires. Elle sera close le 27 décembre, soit quinze jours après son ouverture.

 

 

  

 

 

 


Roger Ngombé

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