Parlement : le gouvernement interpellé sur la situation socioéconomique du paysEmmenés par le chef du gouvernement, Anatole Collinet Makosso, cinq des onze ministres interpellés en séance ont pu répondre aux questions des sénateurs sous la coordination du président de la chambre haute du Parlement, Pierre Ngolo. Répondant à la question sur le non-reversement récurrent de la RAV auprès des services publics, malgré son recouvrement systématique par Energie électrique du Congo et son inscription permanente dans les différentes lois de finances du pays, le Premier ministre a indiqué qu’en dépit du dysfonctionnement observé au niveau du Trésor, la RAV est bel et bien versée par la société Energie électrique du Congo (E²C). « Je confirme que la RAV est bel et bien perçue par E²C lorsque les usagers de cette société s’acquittent de leurs factures et les ressources sont bien reversées au Trésor public. C’est ainsi que suivant les données comptables qui m’ont été communiquées par E²C, les reversements au Trésor public au titre de la RAV ont été de 1 508 190 556 FCFA en 2024. Pour cette année, à fin octobre 2025, le montant reversé au titre de la RAV est de 757 793 000 FCFA. Rappelez-vous que la loi de finances 2025 dispose que le produit de la Redevance audiovisuelle est désormais réparti à raison de 60% pour le financement de l’électrification rurale et au profit d’E²C et de 40% aux organes de presse publics », a répondu Anatole Collinet Makosso à une question du sénateur Jean-Marie Epouma. Face à l’indignation de Venance Mania sur le retrait au titre du budget de l’Etat exercice 2026 de certains projets au bénéfice du département de la Likouala, notamment la construction des barrages hydroélectriques, les ponts sur la Libenga et Motaba et les travaux de la route Epena-Impfondo-Dongou, le chef du gouvernement a assuré que l’exécutif est en train de réaliser des études de faisabilité avant le démarrage effectif des travaux pour ceux qui n’en disposent pas. De bonnes perspectives pour les Plateaux Batékés S’agissant de la polémique générée autour des passeports et des vignettes, le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou, a tenté de calmer le jeu. « L’argent généré par la vente des passeports est directement perçu par les services du Trésor public. Il y a, au niveau de l’immigration, un régisseur. Compte tenu des difficultés que nous rencontrons aujourd’hui pour le renouvellement des stocks, il était difficile de payer notre fournisseur. Nous nous sommes dit, pourquoi ne pas prendre les recettes générées par la vente des passeports pour payer le fournisseur. C’est ce que nous avons fait », a-t-il expliqué. Interpellé sur la source d’approvisionnement de boissons frelatées aux effets destructeurs chez de nombreux jeunes et sur le mode opératoire mis en place par la structure de répression existant pour mettre fin aux importations de ces boissons qui renforcent la criminalité et l’insécurité dans les principales villes du pays, le ministre d’Etat en charge du Commerce et la consommation, Claude-Alphonse N’Silou, a reconnu que les boissons alcoolisées incriminées contiennent bien des substances psychotropes. « En termes d’approvisionnement, ces boissons frelatées au même titre que le trafic des produits stupéfiants, empruntent des réseaux de contrebandes transnationales favorisées par la porosité de nos frontières. Pourtant, la brigade des fraudes placée sous notre autorité en coordination avec les services de police, de gendarmerie et des douanes continuent de multiplier des opérations de contrôle, de saisies et de destruction de ces produits illicites. La stratégie gouvernementale repose sur la répression, le renforcement des contrôles aux frontières et la dissuasion, même s’il faut admettre que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour améliorer l’efficacité des mesures sur le terrain », a-t-il annoncé. Le ministre des Finances, du budget et du portefeuille public, Christian Yoka, a, de son côté, assuré le Sénat que le Budget programme initié en 2025 pour assurer l'orthodoxie financière fait son chemin malgré quelques difficultés. Le ministre de l'Énergie et de l'hydraulique, Émile Ouosso, a, pour sa part, annoncé les ambitions du gouvernement visant à fournir de l'eau potable dans des localités situées dans les départements des Plateaux et de la Nkeni-Alima. « Le premier est un projet intégrateur qui prévoit des études et la construction d'un point de captage et de traitement de l'eau sur Lampama pour alimenter Djambala, Mbon, Lagué et Lékana ; à Ollombo un forage à grand débit, un château d'eau et 20 km de canalisation ; à Ngo, un forage, un château d'eau et des kilomètres de canalisations ainsi que quelques branchements domiciliaires. L’autre projet, c'est la réhabilitation des ouvrages Eau pour tous », a-t-il annoncé. Effectuant la synthèse de la séance, le président du Sénat, Pierre Ngolo, s’est félicité des efforts fournis par le gouvernement, l’exhortant à œuvrer pour le bien-être de la population. « Nous avons noté, tout au long du débat, l'engagement du gouvernement à prendre bonne note des observations et des informations des sénateurs, et à poursuivre dans le sens de l'action qui donne satisfaction aux attentes réelles des citoyens. Nous encourageons le gouvernement à agir toujours dans ce sens parce que notre responsabilité, c'est d'abord de savoir quelles sont les véritables problèmes du peuple, quelles solutions nous devons y apporter. Les solutions doivent venir de nous, c'est de l'action (...). Nous notons cet engagement du gouvernement et nous l'encourageons à travailler toujours dans ce sens », a conclu le président de la chambre haute du Parlement. Parfait Wilfried Douniama |