Les Dépêches de Brazzaville



Partenariat Afrique-Europe: Jean-Claude Gakosso tire la sonnette d’alarme


Jean-Claude Gakosso a participé aux débats de Luanda aux côtés des chefs d’Etat ou de Gouvernements, des autorités onusiennes, des ministres des Affaires étrangères européens et africains et des responsables des organisations concernées. Une participation qui traduit l’engagement du Congo à contribuer à des solutions concertées, notamment sur les enjeux sécuritaires régionaux et les perspectives économiques portées par le partenariat Afrique-Europe.

Les conclusions du Sommet de Luanda ont été contenues dans une déclaration commune, déclinant les grandes orientations d’une coopération renforcée entre les deux continents. L’objectif étant un partenariat davantage équilibré, durable et orienté vers les résultats. L’UE a, en effet, annoncé le renforcement des investissements du programme Global Gateway notamment pour accélérer la transition numérique, développer les infrastructures durables et soutenir la formation des jeunes.

En référence au premier Sommet tenu en 2000, au Caire, en Egypte, Luanda a célébré le 25e anniversaire du partenariat UA-UE. « Cela fait aujourd'hui 25 ans, donc un quart de siècle, que l'Afrique et l'Europe organisaient le tout premier sommet Union africaine-Union européenne. C'était en 2000 au Caire, en Égypte, et ce fut une vraie césure dans l'histoire des deux continents. La République du Congo y était représentée par Son Excellence Monsieur le président de la République », a rappelé Jean-Claude Gakosso.

« L’Afrique doit devenir un pôle de puissance… »

Selon lui, à l'époque, il semblait que les Européens voyaient en Afrique, autre chose qu'une source de matière première inépuisable, le creuset de ressources naturelles pour leurs économies. « À l'époque, on a même eu le sentiment que les Européens voyaient en Afrique une part respectable de l'humanité, de la civilisation humaine. Qu'ils voyaient enfin l'Afrique comme un partenaire prometteur. D'ailleurs, partenaire fut le maître mot à l'époque. Et gagnant-gagnant fut la règle de base pour cette relation séculaire qui n'avait pas toujours été facile dans l'histoire, mais qu'il fallait à tout prix rénover », a-t-il poursuivi.

Cependant, il a déploré le fait que beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Car, des projets communs ont été mis en œuvre avec des fortunes diverses, et de nombreuses opportunités qui devraient être bénéfiques aux deux parties attendent toujours d'être saisies et transformées en infrastructures de développement. « Les Africains doivent aujourd'hui faire preuve de maturité, de lucidité et sortir définitivement de l'illusion qui a souvent consisté à croire que le développement de leur continent et la prospérité de leur peuple pouvaient provenir de l'Europe. Cette illusion est non seulement vaine mais elle est également impardonnable par sa naïveté. C'est aux Africains eux-mêmes de forger la puissance économique de leur continent en prenant appui sur les ressorts internes, en puisant dans leurs propres ressources naturelles en abondance et en misant sur ce vivier d'énergie et de bras valides qui est la jeunesse », a confié Jean-Claude Gakosso à la presse.

Paraphrasant le président congolais, Denis Sassou N’Guesso, le ministre des Affaires étrangères a souligné la nécessité pour les Africains de porter à bout de bras, de soutenir puissamment les communautés économiques régionales que l'UA a mis en place. D’après lui, ces communautés sont, en vérité, un palier important vers l'intégration des économies, une puissance stratégique. « L'Afrique doit, à son tour, devenir un pôle de puissance, non seulement pour répondre aux besoins de plus en plus exigeants de ses populations, mais aussi pour avoir son mot à dire et pour peser de tout son poids dans l'histoire du monde », a-t-il plaidé.  

 

 


Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Le ministre Jean-Claude Gakosso; les participants au Sommet de Luanda/DR