Les Dépêches de Brazzaville



Parution : « Prioritologie » de Julien Francis Moufonda


L’ouvrage a été présenté au public le vendredi 22 novembre. L’auteur avait à ses côtés deux anciens élèves devenus par la suite des compagnons d’études, et non des moindres, à l’université Lomonossov de Moscou : Grégoire Lefouoba et Charles-Zacharie Bowao. L’essayiste, racontant la genèse de sa réflexion, a expliqué que dans son ouvrage de 47 pages il avait voulu mettre noir sur blanc une réflexion marxienne germée en lui depuis plus ou moins l’année 1987, en pleine guerre froide.

Julien Francis Moufonda souligne d’entrée de jeu qu’il ne s’agit pas d’une théorie autonome des priorités que l’on tenterait d’appliquer dans n’importe quel domaine de l’activité humaine. La science des priorités ainsi nommée se base pour autant sur des lois, principes, typologies des priorités en vue d’en faciliter l’accessibilité, dans le temps et dans l’espace, à celui qui les dégage et/ou pour celui qui les vit.

Par cette matérialisation, a commenté Grégoire Lefouoba, l’auteur venait d’accomplir une volonté de jeunesse, qui se lit avec envie bien qu’il s’agisse d’aspects rares, certes rébarbatifs, liés à la volonté subjective de l’homme : « Julien Francis Moufonda a voulu être un savant. Il ne s’est pas contenté de contempler la science, mais à son tour il a créé ». Poursuivant son analyse, il s’est interrogé sur le pourquoi d’une telle préoccupation pour la priorité, et s’est employé à dégager la pluralité de la « prioritologie ».

Le concept, a-t-il dit, est appelé à coexister avec des sciences humaines comme les mathématiques, la zoologie et d’autres sciences molles. En cela, a-t-il affirmé, le néologisme moufondien se prête et se coule bien dans d’autres pensées humanistes. Le philosophe Roger Garaudy fut le promoteur de la théorie de « rendre simple ce qui est complexe ». Julien Moufonda innove, mais il perpétue aussi une tradition.

À son tour, Charles-Zacharie Bowao, coordonnateur de la formation doctorale à l’université Marien-Ngouabi, a tout d’abord présenté le prioritologue Julien Francis Moufonda : « Sa priorité était de devenir philosophe et il s’est consacré à le devenir. Le temps, au-delà de la formation, a permis au prioritologue de trouver un horizon de travail ». Prioritologie est une réflexion mûre qui suscitera, passé le cap de la réalisation de l’outil, de fructueux débats. Cet essai est une prospective qualitative avec une nuance particulière qui le restitue au quotidien des hommes, a-t-il souligné.

Chacun pourra en faire profit, même si ce n’est pas une recette figée. Dans le contexte d’une famille, par exemple, ce sera un outil de planification qui interpellera un grand nombre d’individus avec le temps. Autres aspects, l’ouvrage élaboré rigoureusement servira d’outil de formation sur des thèmes liés au temps ainsi que sur la gouvernance. Cette ouverture au temps permettra à cet ouvrage, « petit » dans sa conception, de bousculer le temps en lui-même.

Tout au long du livre, subdivisé en six chapitres, sept principes fondamentaux sont présentés dans l’ordre de la science des priorités. Le premier, décrit au chapitre III (page 27) est celui basé sur l’humanisme. « Toute entreprise est noble lorsqu’elle sert les hommes », a estimé l’un des présentateurs du livre pour résumer un concept qui rejoint de près les pensées grecques, mais aussi bantoues.


Luce-Jennyfer Mianzoukouta

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : L'auteur entouré de deux ses compagnons d'études. (© DR) Photo 2 : La couverture de l''essai philosophique. (© DR)