Les Dépêches de Brazzaville



Patrimoine culturel : la campagne d’information sur la rumba lancée


La rumba est un patrimoine que la République du Congo a en partage avec plusieurs pays de la sous-région et de façon particulière avec la République démocratique du Congo (RDC). Le 26 mars 2020, les deux Congo ont déposé auprès de l’Unesco le dossier d’inscription de la rumba au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

En prélude à la réunion du comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel qui se tiendra, le 14 décembre 2021 à Paris (France), le ministre de la Culture et des Arts, a expliqué le travail déjà réalisé et ce qui reste à faire.

Dieudonné Moyongo a structuré son mot en trois parties : les activités menées avant le dépôt du dossier de candidature ; les activités menées après la phase du dépôt de candidature ; puis les activités en perspective.

En ce qui concerne les activités menées avant le dépôt du dossier de candidature, plusieurs réunions se sont tenues, a-t-il signifié. Au niveau national, il a été mis en place un comité scientifique présidé par le Pr Joachim Emmanuel Goma-Thethet. Ce comité rassemble des universitaires, des historiens, des littéraires, des philosophes, des spécialistes des questions de la musique congolaise, ainsi que des spécialistes du patrimoine culturel. Celui-ci travaille en collaboration avec le comité national de la RDC. Deux ateliers méthodologiques de formation ont été organisés à Brazzaville et Kinshasa en 2020. C’est au cours de ces ateliers que les deux comités nationaux ont rassemblé les informations et les documents exigés pour le dossier de candidature.

Après le dépôt de candidature, le 26 mars 2020, est intervenue la phase du plaidoyer et d’accompagnement. Le comité conjoint a adopté un document relatif à la valorisation de la rumba congolaise, intitulé « stratégie de promotion et de sauvegarde de la rumba congolaise ». Le document a été validé par le comité conjoint. « Nous avions écrit aux vingt-quatre membres qui font partie du comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Nous sommes là sur la convention de 2003 portant protection et promotion du patrimoine culturel immatériel que la République du Congo a ratifiée. Nous avons écrit à ces pays pour solliciter leur soutien », a déclaré le ministre Moyongo.

Il sera organisé à Brazzaville un colloque international sur la rumba dès que les conditions seront réunies. Quant à la sensibilisation, le ministre a dit qu’elle va se faire à plusieurs niveaux, notamment aux plans national et régional. Au plan national, le comité sollicitera le soutien des parlementaires, des institutions constitutionnelles, des associations professionnelles.

« Nous avons besoin du soutien de tout le monde pour faire que le dossier d’inscription de la rumba congolaise sur cette liste prestigieuse aboutisse », a-t-il dit. « Il faut continuer à travailler jusqu’à la date de la réunion du comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Nous remercions notre ambassadeur Henri Ossebi qui travaille ardemment sur place à Paris. Nous effectuerons une mission en France avec nos frères de la RDC en octobre pour intensifier le travail. Mais, entretemps, les deux Congo pourront être rejoints par d’autres pays qui pratiquent la rumba », a ajouté le ministre de la Culture.

Selon lui, la République du Congo sera une destination touristique à partir de l’inscription de la rumba sur cette liste prestigieuse. 


Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : le ministre de la Culture lors de la campagne d'information (crédit photo/ ADIAC) Photo 2 : les membres du comité scientifique et le ministre de la Culture (crédit photo/ ADIAC)