Les Dépêches de Brazzaville



Pays en développement : 1,5 million de morts faute d’accès à des soins chirurgicaux


Sur un ton plus grave, la BM a révélé l’une des conclusions dramatiques de sa dernière étude. L’on y apprend que 5 millions de personnes ont succombé en 2012 suite à des traumatismes. À cela, il faut ajouter le décès de 270 000 femmes suite à des complications durant leur grossesse. Pour la BM, ce sont des décès qui auraient pu être évités si les pays en développement pouvaient offrir un meilleur accès à des soins chirurgicaux.

Le grand défi des pays en développement est d’arriver à identifier et à garantir quarante-quatre interventions prioritaires dont le traitement des traumatismes, les complications obstétriques, les urgences abdominales, les cataractes et les anomalies congénitales. En agissant efficacement sur cet axe prioritaire, l’accès universel à ces palettes de soins chirurgicaux aiderait à faire baisser de 6 à 7% le taux de mortalité.

Selon Essential Surgery, il faudrait impérativement atteindre plus de résultats pour arriver à épargner des millions de vie. Le niveau d’absence de chirurgie est davantage marquée dans les milieux ruraux. Aussi cet ouvrage présente-t-il un panorama et une analyse exhaustive des approches les plus efficaces et les plus rentables de la santé dans le monde. L’on découvre que des actes chirurgicaux de base, notamment une césarienne ou la réparation d’une fracture, figurent à n’en point douter parmi les interventions de santé les plus rentables dans les pays en développement.

À en croire la BM, près de 2 milliards d’individus éprouvent des difficultés à accéder à des services aussi élémentaires qu’une césarienne ou une réparation de fracture. Une situation paradoxale, d’autant plus que les hôpitaux des pays en développement sont en mesure de réaliser ces opérations. Il est révolu le temps où la chirugie était considérée dans ces pays comme coûteuse et trop complexe. Il y a une évolution positive qui mérite d’être soulevée si l’on se réfère aux données recensées qui attestent de la valeur et de la rentabilité des procédures chirurgicales de base.  

 


Laurent Essolomwa

Légendes et crédits photo : 

Le monde rural affecté par le bas niveau de chirurgie (Images : Bas-Congo, Mbansa-Mboma)