Les Dépêches de Brazzaville



Pêche et aquaculture : capitaliser sur les acquis du PD-PAC


Financé par le Fonds international de développement agricole (Fida) à hauteur de 7 704 000 dollars américains, après la suspension des fonds Ofid et la contrepartie du gouvernement, le PD-PAC qui est arrivé à son terme a été mis en œuvre dans les départements de la Cuvette et de la Cuvette Ouest. Après six ans d’exécution, les résultats de ce projet ont été jugés satisfaisants par les parties prenantes.

Le projet a, en effet, contribué à la mise en place des infrastructures et des dispositifs catalyseurs au développement des secteurs de la pêche et de l’aquaculture continentale en République du Congo. Pour le secteur de la pêche, il a permis, entre autres, la construction des infrastructures techniques et logistiques du Centre communautaire de pêche d’Okombé, dans la Cuvette. Un centre composé d’un complexe frigorifique fonctionnant à l’énergie solaire, un atelier mécanique dédié à la réparation des hors bords ; une plateforme de transformation de poissons équipée d’un four FTT-Thiaroye Altona pour le fumage amélioré ; une station de traitement des déchets et d’un forage d’eau. Grâce à ce projet, les secteurs pêche des départements de la Cuvette et de la Cuvette Ouest ont été formés et équipés en motos.

Dans le domaine de la pisciculture, le projet a contribué à la construction de deux écloseries accoudées à une unité de fabrication d’aliment poisson dont l’une à Etoumbi et l’autre à Oyo-Akondo pour lever la contrainte de l’approvisionnement en alevins de qualité et en aliment poisson ; la réhabilitation des étangs au profit des petits pisciculteurs.

Des petits pêcheurs et petits pisciculteurs y compris leurs organisations ont été formés aux méthodes responsables de pêche et de conduite d’une exploitation piscicole tournée vers le marché. De même, le projet a amélioré les conditions des pêcheurs dans la zone par la distribution de 74 pirogues et 74 moteurs hors bords ; du matériel de pêche et des caisses isothermes pour la conservation du poisson frais.

Le directeur pays du Fida en République du Congo, Achancho Valentine, s’est réjoui du fait que l’avion qui a décollé a été capable d’atterrir. « Ce n’est pas toujours vrai que chaque fois qu’on démarre un projet qu’on arrive à l’achever. Beaucoup de projets se sont achevés par anticipation, d’autres se sont achevés en queue de poisson ou ont vu tout simplement les financements arrêtés. Il y a beaucoup de circonstances. Donc, quand on a un projet qui a fait sa durée malgré les péripéties, les difficultés auxquelles il a fait face et qu’aujourd’hui on arrive à l’achever, il faut dire qu’on a déjà marqué un coup », a-t-il déclaré, insistant sur la pérennisation des acquis, surtout la gestion du Centre communautaire de pêche d’Okombé.

S’assurer de l’ancrage du nouveau projet à financer par le Fida

Le conseiller à la pêche et à l’aquaculture du ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Dieudonné Kissekiaoua, a rappelé, de son côté, l’importance de la pêche dans l’économie nationale, notamment en matière de contribution à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, de revenus, d’emplois et de moyens de substance. Le PDPAC a été conçu, a-t-il dit, pour renforcer et structurer la chaîne de valeur de la filière pêche par l’introduction de pratiques et de technologies efficientes et durables de capture, de conservation et de transformation. Il était aussi question de faciliter un accès durable des petits producteurs piscicoles aux intrants (alevins/aliments améliorés) et aux connaissances techniques économiquement rentables et renforcer les capacités de pilotage et d’appui conseil du ministère en charge de la pêche et de l’aquaculture par des appuis en équipements et en personnel qualité.

D’après lui, malgré les multiples problèmes rencontrés dont la suspension du portefeuille du Congo et la pandémie à covid-19, l’Etat n’a pas manqué d’être au rendez-vous pour le succès du projet. « Pour ce qui est de la capitalisation des résultats, afin de préserver les acquis du projet, l’enjeu consiste à consolider les dispositifs de fourniture d’intrants; affiner la structuration de l’interprofession des pêcheurs et pisciculteurs ; mettre en place les structures de gestion des différentes réalisations ; s’assurer de l’ancrage du nouveau projet à financer par le Fida, notamment le Projet agriculture jeunes et entrepreneuriat, sur les résultats du PDPAC », a conclu Dieudonné Kissekiaoua.


Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Vue d’un étang/Adiac