Peinture: Doctrové Bansimba joue la carte de l’originalité
Une œuvre, dit-elle, « qui me ramène chaque instant au bord du fleuve Congo où luttent des femmes en cassant des blocs de pierre pour survivre et prendre soin de leurs familles, pendant que se construisent grâce à leurs coups de marteau les aéroports, les écoles, les ponts, les centres culturels », explique la jeune fille qui ironiquement associe cette douleur à ses propres tourments. « La phobie des seringues causée par un traitement d’injection intramusculaire contre le paludisme En outre, si l’artiste est passionnée de peinture, elle n’hésite pas pour autant à avoir recours à d’autres matériaux tel que le stylo à bille, les tessons, la seringue son instruments de prédilection, et pleins d’autres objets de récupération tout aussi insolites que burlesques…Résultat des tableaux riches en symboles et en couleurs ou l’artiste raconte une histoire, invitant le visiteur à la méditation. «Je me permets souvent un brin de folie dans mon travail pour briser les barrières en travaillant dans deux styles différents : le figuratif et l’abstrait mais tout en gardant mon identité sur toutes mes œuvres », a précise Doctrové S’inspirant aussi de l’univers du théâtre, du cinéma, ou tout simplement de la nature, ses tableaux forment un patchwork de couleurs (elle passe du rouge en passant par le vert anis, au gris) ou jaillissent des formes, des lieux à peine reconnaissables, des apparences, des personnage...De plus ses peintures dévoilent de nombreux jeux d’ombre, inspirées des lumières de son pays natal, ou l’artiste mêle subtilement mélancolie et dérision, sensualité et beauté avec une extraordinaire touche de pureté. Ce qui fait qu’on perçoit tout de suite le caractère engagé de l’artiste que l’on retrouve dans le choix de ses thèmes : « Soustraction », (ensemble d’œuvres mêlant stylo, morceaux de verre sur toile, qui met en lumière les personnes en situation de handicap), « Tchikumbi », coutume ancestrale remontant à l'ancienne société Kongo, rappelle les rites initiatiques à l'endroit de la jeune fille nubile dans le Kouilou chez les Villi au Congo et « Silence critique » qui est un ensemble de difficultés auxquelles l’homme est confronté et doit faire face.
Berna Marty Légendes et crédits photo :Photo1: L'artiste peintre Doctrovée Bansimba
Photo2:Un des tableaux de l'artiste |