Les Dépêches de Brazzaville



Petites escapades dans Brazzaville : balades amoureuses au Centre-ville


Il s’entend dire que les Congolais ne sont pas démonstratifs, que les gestes d’amour leur pèsent et ne s’arrêtent qu’entre quatre murs. Pourtant, on observe une nouvelle génération un peu plus libre dans ses mouvements, sans doute aux mœurs libérées par la télévision, par l’occidentalisation.

Il n’est pas de l’ordre du mirage d’observer homme et femme main dans la main et des baisers se promener sous le regard de personnes étrangères. Aimer, ce n’est pas que de le ressentir, c’est aussi de savoir le montrer, l’offrir avec générosité, le démontrer.

Le musicien Koffi Olomidé a dit : « L’amour n’existe pas, il n’existe que les preuves d’amour ». Aux cinq langages de l’amour, les moments de qualité répondent présents. Alors, enfilez des baskets et une tenue confortable et emmenez votre bien-aimée découvrir les rues cachées de Brazzaville.

Quand il s’agit d’amour, à Brazzaville, on ne sort pas au hasard. Entre les poubelles qui débordent, les eaux usées balancées elles aussi au hasard, sans parler des caniveaux-poubelles, il faut quand-même s’accorder le temps de la réflexion et de décider avec entendement.

En dehors des week-ends où on peut sortir de la ville manger un petit « liboké » en plongeant les deux pieds dans de l’eau ruisselante des espaces naturels du Nord de la ville, du Djoué ou des Cataractes ; en pleine semaine, il faille plutôt choisir le Centre-ville pour être plus tranquille et profiter d’un spectacle de vert qui fait mériter à la capitale son surnom.

Au Centre-ville, une recommandation qui prime sur toutes les autres : l’avenue de l’amitié. Petit sourire. Il n’y a pas d’amour sans amitié en arrière-plan. En tous cas, c’est très risqué. Embarquez alors votre amie dans un taxi ou abandonnez votre voiture au carrefour du Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville et abordez à pieds la « rue des amoureux », avenue de l’amitié ; l’avenue des hôtels et des restaurants ; un quartier chic, réservé, calme et paisible qui offre une telle douceur de vivre que vous en sortirez vivifié, rechargé.

L’avenue s’aborde aisément, goudronnée et bétonnée pour l’allée piétonne. Les arbres de grande hauteur la bordent et offrent un parapluie naturel en haute journée, tableau très égayant pour les yeux et pour le cœur.

L’avenue courbe à faible degré sur plusieurs longueurs, donne l’impression de s’en aller découvrir quelque chose, encore et toujours. Et des surprises il y en a : l’entrée de l’Olympic palace, cadre qui enchante depuis l’entrée et vous invite à entrer mais pardon, vous devez juste continuer votre balade. Restaurant indien sur la droite, ça doit être très épicé, il faudra aller s’en faire une idée. « L’assiette », avec un « A » en tour Eiffel, coup d’œil au designer. C’est un restaurant chic, avec une terrasse à la décoration végétale, épurée et franchement trop fraîche, trop « kiffante ». Il faudra aller déguster la cuisine du chef.

Puis, la balade se prolonge lentement vers l’hôtel Léon et monsieur choisira du reste de la destination. Pourquoi pas vers la Mandarine et là, vous ne raterez pas cet hôtel magnifique qui pointe dans le ciel et tutoie l’ancienne piscine municipale de Brazzaville.

En soirée, l’avenue de l’amitié, ce sont des senteurs qui s’échappent des cuisines des restaurateurs et nous tiennent en appétit. Une invite purement sensorielle. La double-rangée des arbres envoie de l’oxygène en brise légère sur la peau et que c’est vrai qu’avec la moiteur de Brazzaville, c’est un moment purement existentiel et très « kiffant ». Les lumières des hôtels perchées dans la pénombre de la nuit forment un spectacle des plus romantiques qui soient à vivre à Brazzaville. Allez donc vous balader à deux sur l’avenue de l’amitié, vous nous en direz des nouvelles !


Princilia Pérès

Légendes et crédits photo : 

Une vue de l'avenue de l'amitié/Adiac