Photographie : regards croisés entre Franchesca Bel et John Kalapo
Artiste plasticienne photographe, Franchesca Bel œuvre dans des questions environnementales et identitaires. Pour cette édition, l’artiste se plonge dans le vertige de ce qui doit advenir, avec une intelligence qui surplombe l’intuition, à travers une présence sensible du hic et nunc qui suscite l’imagination sans fin de celui qui contemplerait ses photos. «Parachronisme est un travail imaginaire qui invite à interroger la question de la surconsommation et de la surproduction dans le quotidien des êtres humains, à imaginer la place des déchets dans un monde futur. C’est pourquoi, aujourd’hui, on a des carcasses de voitures qui, à la base, sont des déchets qui ne servent à rien mais, dans le futur, serviront à quelque chose tels des monuments, des lieux romantiques et des espaces qui invitent à la fête », a expliqué Franchesca. D’ailleurs comme le pense John Stuart Mill, philosophe britannique, « parachronisme est aussi l’expérience d’un moment d’éternité qui saisit le temps toujours fugitif, donnant à la photographie, dans une dimension plus large cette superbe qui est d’inventer, sur des surfaces sensibles, des fragments de la vie qui figent le temps ». Francesca Bel qui réussit à créer des brèves et des complicités entre la prévoyance et le hasard a lancé un message, celui « d’essayer d’arrêter de produire, mais de voir comment cohabiter avec ce qui existe déjà et qu’on juge inutile ».
Rappelons que le Festival Kokutan’art, qui va s’etendre jusqu’au 21 juin, est une initiative du photographe congolais Lebon Ziavoula dit Zed Lebon, promoteur de l’association Mbongui art photo. Il réunit chaque année les mécènes culturels et les professionnels de la photographie pour échanger sur les questions liées à l’art du temps. Le Congo, la RDC, le Burkina Faso, la France, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo et la Tunisie sont les pays à l’honneur pour cette édition. Divine Ongagna Légendes et crédits photo :1- Franchesca Bel/DR
2- John Kalapo/DR |