Les Dépêches de Brazzaville


Piraterie maritime: le golfe de Guinée, la zone la plus dangereuse


Selon quelques chiffres relevés par le Mica Center, 114 évènements ont eu lieu en 2020, dans le golfe de Guinée, dont 21 abordages (bateau piraté), 30 attaques, 18 approches et 45 vols. L’objectif des pirates demeure le même : rapines et otages humains qui seront ensuite échangés contre rançon. Des chiffres proches de 2019, c'est-à-dire 111 évènements (26 piratages et 25 attaques). Ce qui confirme à la fois un haut niveau de risque, mais aussi un coup d’arrêt à la progression. Les pirates sont plus audacieux avec « certains raids confirmés sur plus de 400 nautiques et des abordages à plus de 100 nautiques des côtes », dont le risque s'étend du Ghana à la Guinée équarotiale. Quant aux actes de brigandage et de vol, ils sont pratiqués sur des navires au mouillage, avec un risque qui s'étend de la Guinée Conakry jusqu’à l’Angola, selon le rapport. C’est donc une grande partie de la côte d’Afrique de l’Ouest qui est désormais concernée.

Des prises d’otages préoccupants

Le nombre d’actes d’enlèvements dans le golfe de Guinée, avec une progression sensible depuis 2017, reste « préoccupant », souligne Mica Center. Au total, 142 personnes ont été prises en otages en 2020 - un chiffre sensiblement identique à celui de 2019 (146). Les prises d’otages ont plus lieu au printemps et à la fin de l’année. En effet, si les trois premiers mois de 2020 ont été relativement calmes, le printemps a été agité avec un total de 65 otages enlevés entre avril et juillet et une recrudescence en novembre. La moyenne du nombre d’otages par acte est de 5,6 avec un maximum de 14. Les actes de kidnapping constituent 23 % de la totalité des événements. Les otages ne restent pas longtemps aux mains des pirates. L’objectif étant d’obtenir une rançon le plus rapidement possible. La durée moyenne de détention a été de 30 jours en 2020 .

« Malgré les efforts du Nigéria et des pays États riverains, le golfe de Guinée demeure la zone la plus dangereuse du monde et les actes de piraterie s’y étendent désormais du large du Ghana jusqu’au large de la Guinée équatoriale », a résumé l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la marine française.


Noël Ndong