Les Dépêches de Brazzaville



Pollution : la plateforme AED s’active contre les objets plastiques


L’étude menée par l’AED révèle l’existence d’additifs chimiques toxiques et de polluants représentant de multiples menaces pour la santé humaine et l’environnement. Les responsables de l’AED, association membre du Réseau international pour l’élimination des polluants, étaient face à la presse le 14 janvier à Brazzaville, pour lancer un plaidoyer en faveur de la réduction de la production, la commercialisation et l’usage des objets plastiques.

La pollution des granulés plastiques peut provoquer des cancers ou modifier l’activité hormonale entraînant des troubles de la reproduction, de la croissance et des troubles cognitifs, a révélé le Dr Eugène Loubaki, le président de l’AED. L’étude n’a pas permis de quantifier les victimes humaines de la pollution et les effets sur l’environnement, mais elle a aidé pour autant à évaluer la toxicité des granulés recueillis sur les plages.

« L’objectif est de sensibiliser les parties prenantes à la pollution plastique, aux effets des produits chimiques le contenant et  à la nécessité de compléter la règlementation aux autres types de plastiques. Il s’agit de faire un plaidoyer auprès des institutions, de permettre aux parties prenantes de comprendre les risques sanitaires et environnementaux, de sensibiliser la population et les ONG », a précisé Dr Eugène Loubaki.

L’AED a fustigé la recrudescence des sacs et sachets plastiques dans les grandes villes du pays, en dépit d’un décret de 2011 interdisant la commercialisation de ces produits polluants. Les sachets plastiques continuent d’entrer sur le territoire national à cause de l’impuissance des pouvoirs publics. Pour cela, la plateforme exhorte les autorités congolaises à se joindre aux initiatives menées au niveau mondial, notamment du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).  

« La République du Congo aurait davantage raison de joindre sa voix à celles du Rwanda et du Pérou, pays initiateurs du projet de résolution d’un instrument juridiquement contraignant sur la pollution plastique. Les pays se réuniront en février 2022, à l’assemblée du PNUE afin de discuter de cet instrument mondial sur les plastiques, largement axé sur les déchets et les déchets marins », a insisté Joseph Moudzingoula, un autre responsable de l’AED.   

Selon les Nations unies, les politiques actuelles dans les États ne sont pas à la hauteur du problème. S’appuyant sur un rapport du Groupe international d’experts sur les ressources, le PNUE estime que onze millions de tonnes de plastiques sont déversées chaque année dans les océans. Avec les politiques actuelles, la quantité de ces déchets plastiques solides urbains va doubler d’ici à 2040, la quantité de plastique rejetée dans les océans devrait presque tripler et celle de plastique présente dans les océans devrait quadrupler.

À l'instar d'autres organisations de la société civile, la plateforme AED plaide pour l'élaboration des politiques systémiques et non des actions coup par coup comme le ramassage des déchets sur les plages, le tri des poubelles.


Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

Les membres de l'AED échangeant avec les professionnels des médias/Adiac