Portrait : François Richer « C’est pas l’homme qui prend la mer » !
François aime bien Renaud. Il aime aussi les chansons de marins qu’il connaît sur le bout de ses doigts qui se frottent au sel des océans car, de Granville à la Baie de Pointe-Noire, c’est une longue histoire. C’est d’abord, à l’est du Cotentin, un autre bateau, « Le Laëtitia », la pêche à la drague ou au chalut et les coquilles Saint-Jacques, très recherchées par les gastronomes. « Il y a eu une rencontre formidable avec un homme hors du commun, Jean Paul, avec qui je pêchais la seiche au-delà des côtes et qui m’aura transmis toutes les valeurs de la pêche et le respect de l’environnement. Dans un métier qui te ne fait pas vraiment de cadeaux, je peux dire que lui c’était un bonhomme », a souligné François. Et d’ajouter : « Quand Jean Paul est décédé, j’ai acheté plus tard mon propre bateau, un doris qui est une embarcation en bois et à fond plat, je pêchais le bar à la canne. Par la suite, j’ai enchaîné avec un bateau plus grand, l’Euréka, pour pêcher les coquilles Saint-Jacques, les raies blanches, les soles, je les revendais moi-même en direct, à la criée ou sur les marchés. De temps en temps, j’allais aussi aux huitres ». Il y aura d’autres bateaux, le Karentez coulé dans l’archipel anglo-normand des Ecréhous, le Formule 1, le Steven, des bateaux toujours de plus en plus grands et quelques rêves à la fin qui dérivent au large. « Mon dernier bateau et moi, ça matchait pas trop, il n’était pas assez performant alors j’ai ouvert une parenthèse et je me suis engagé sur les navires des Abeilles, spécialisés dans le remorquage et le sauvetage en haute mer », a lâché François. Mais l’amour de la pêche est le plus fort. Cap sur d’autres horizons, l’Ecosse et la mer du nord ou encore Terre Neuve, au Canada, pour la pêche dans les grands fonds, avec parfois des creux de 12 mètres, des vents à 60 nœuds et où la température fait - 40°. « Ce fut d’autres expériences, rudes et magnifiques, avec des paysages d’une autre dimension où j’ai pêché le pétoncle géant ou encore le concombre des mers très prisé par les Asiatiques », s'est illuminé François désormais installé au Congo depuis 10 ans. En dehors de son travail sur un crew boat pour Total Energies, François s’adonne forcément, et dès qu’il peut, à la pêche. De sa passion, il en a fait presque une véritable encyclopédie ! Alors ? Du poisson au menu ? « Ici, à Pointe-Noire, j’avoue une préférence pour le bar », a conclu ce presque ichtyologue ! Philippe Edouard Légendes et crédits photo :François Richer exhibant un poisson /DR |