Les Dépêches de Brazzaville



Premier trimestre 2017 : FFJ répertorie au moins quatre cas d’atteinte à la liberté de la presse en RDC


L’ONG a noté deux cas d’interpellations policières des journalistes dans le Kasaï et deux cas des journalistes blessés par une grenade dans la province du Maniema. FFJ, qui a regretté, d’une part, que très peu de médias proches de l’opposition fermés dans la foulée de contestation populaire dans le pays aient été rouverts, sous condition que leurs responsables devraient écrire au ministre des médias, a également noté que les principaux opposants au régime du président Kabila n’ont pas vu leurs médias réémettre en dépit de la décision d’un accord politique conclu fin décembre dans le pays, demandant au gouvernement de les rouvrir.

L’ONG a, en effet, rappelé que le vendredi 11 mars 2016, la Voix du Katanga, une télévision émettant à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga a été fermée. Ce média, a-t-elle noté, appartient à Gabriel Kyungu, président de l’Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec), membre du Groupe de sept partis, nommé G7, qui ont quitté la majorité en septembre 2015 pour rejoindre l’opposition. Alors que Radio Owoto, chaîne émettant à Lodja, dans la province de Sankuru, et appartenant à Christophe Lutundula, un autre membre de G7, a été fermée depuis le 17 septembre 2015.

FFJ a également rappelé qu’en janvier 2016, Mapendo et Nyota, deux médias, propriétés de Moïse Katumbi, actuellement opposant farouche au président Kabila et candidat déclaré à l’élection présidentielle, ont été fermés. Alors que Jua Lubumbashi Télévision a, elle aussi, été fermé à cause de son appartenance à Jean-Claude Muyambo, un autre membre de l’opposition, incarcéré à la Prison centrale de Makala dans une affaire de « stellionat » que l’opposant rejette et qu’il qualifie de « politiquement motivée » par le régime. « Il s’agit d’une répression bien programmée des médias dont le contenu semble ne pas plaire. Si sur un trimestre, moins de médias et de journalistes ont été attaqués par rapport à la même période de l’année précédente, ceci ne veut pas dire que les détenteurs de la puissance publique ont été cléments à l’endroit des médias et des journalistes puisqu’au regard de turbulences politiques actuelles, FFJ craint que des médias et des journalistes soient davantage visés », a appuyé ce communiqué de l’ONG.

Pour Kinshasa, l’ONG a, par ailleurs, relevé que les trois médias appartenant aux opposants fermés ont été rouverts. Il s’agit de Canal Kin Télévision, Canal Congo Télévision, Canal Futur Télévision, Radio Liberté Beni et Radio Lisanga Télévision (RLTV).


Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: la presse, lors d'une activité à Kinshasa.