Les Dépêches de Brazzaville



Présentation aux députés du projet de budget 2014 de l’État


Le budget est estimé à 4 132,920 milliards FCFA contre 4 117,397 FCFA en 2013, soit une légère augmentation de 17 milliards FCFA. Les ressources disponibles pour l’investissement sont de 1 991 milliards. L’évolution des dépenses de fonctionnement en 2014 sera influencée principalement par celle des charges liées à la rémunération des agents de l’État et à la consommation des biens et services.

En 2014, les principales priorités sont : l’éducation, l’équipement du territoire en diverses infrastructures et l’intensification de l’industrialisation du pays. Toutes ces priorités sont choisies pour leur rôle moteur dans la réduction de la pauvreté, la création d’emplois, l’accélération de la croissance et la transformation structurelle du pays.

Le ministre des Finances a expliqué aux députés les raisons pour lesquelles le gouvernement n’avait pas fixé à 300 la valeur du point d’indice de rémunération des agents de l’État. En partant des données d’aujourd’hui, a-t-il dit, le point d’indice fixé à 300 aurait pour conséquence de supporter une charge salariale annuelle de 485 milliards FCFA, en dehors des salaires liés aux transferts effectués par l’État.

En intégrant ces salaires, la masse salariale prise en charge par l’État, pour l’année 2014, dépasserait les 600 milliards FCFA. Dans l’absolu, a-t-il poursuivi, l’État pourrait faire face à la dépense en 2014. Toutefois, a-t-il renchéri, rien ne garantit qu’il serait toujours en capacité de régler cette charge et de maintenir un niveau acceptable d’investissement et de fonctionnement si le prix moyen du baril venait à être inférieur ou égal à 50 dollars.

On repartirait, a-t-il déclaré, vers des mois de salaires impayés, d’arrêt d’une bonne partie des chantiers publics en cours et peut-être de l’opération de municipalisation accélérée. S’installeraient vraisemblablement, a-t-il ajouté, la récession et la régression sociale, toutes choses non souhaitables.

Pour envisager avec sérénité l’avenir, le gouvernement, en accord avec les syndicats, a retenu de faire évoluer la valeur du point d’indice par palier tout en veillant à la diversification approfondie des sources de la richesse nationale.

Le ministre Gilbert Ondongo a décrit le contexte international et national dans lequel s’est élaboré le projet de budget de l’État exercice 2014. La vraie reprise de l’économie mondiale, a-t-il indiqué, se fait encore et toujours attendre. En 2010 déjà, on pensait en avoir fini avec cette crise qui a violemment secoué le monde en 2008 et en 2009. Les économies des pays émergents et en développement, qui tirent la croissance mondiale depuis 2008, évitant ainsi la récession généralisée, donnent aujourd’hui des signes de ralentissement.

Au plan national, depuis 2011, la situation économique est contrastée. Il y a, d’une part, la forte croissance des activités hors pétrole et, d’autre part, la baisse continue de la production pétrolière qui pèse négativement sur le taux de croissance global de l’économie.

Le Congo, a dit le ministre des Finances, est aujourd’hui partisan de la rigueur et de la transparence dans la gestion des finances publiques. Grâce à la rigueur, il a conclu, en 2010, avec succès, après 25 ans d’ajustement structurel et autres réformes, l’exécution d’un programme avec les institutions de Bretton Woods.

Cette conclusion fructueuse avait été précédée par l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Pays pauvres très endettés, qui a permis au Congo de se délester de 3 000 milliards de dettes extérieures et de s’engager sur la voie de la stabilité macroéconomique.

Le ministre a annoncé à la représentation nationale que les trois plus grandes agences internationales de notation souveraine venaient d’attribuer des bonnes notes à notre pays, après avoir passé en revue l’ensemble des données macroéconomiques et monétaires et organisé des entretiens avec les différents agents économiques nationaux ainsi qu’avec les partenaires au développement représentés au Congo.


Roger Ngombé

Légendes et crédits photo : 

Gilbert Ondongo délivrant son discours (© DR)