Les Dépêches de Brazzaville



Présidentielle 2016 : Freddy Matungulu se met en ordre de bataille


Dans une de ses dernières interventions médiatiques, Freddy Matungulu avait laissé perplexe de nombreux Congolais en évitant de se prononcer clairement sur ses prétentions par rapport à la présidentielle de 2016 préférant se donner du temps pour approfondir la réflexion à ce sujet. L’expert du FMI était conscient des attentes qu’il suscitait auprès de siens qui ne jurent que par sa candidature à la magistrature suprême. « J’y réfléchis et je répondrai très bientôt », avait-il laissé entendre. Aujourd’hui plus qu’hier, les jeux sont clairs à présent qu’il vient de lever l’option d’apporter sa quote-part aux efforts visant le mieux-être de son pays.

Longtemps astreint au devoir de réserve que lui imposait son statut de haut fonctionnaire international, le Pr Freddy Matungulu s’est finalement résolu de briser la glace afin de prendre part à la réflexion sur l’état de la Nation congolaise tout en se prononçant sur ses enjeux économiques et politiques. D’où la retraite anticipée qu’il vient de prendre au sein du FMI de sorte à disposer d’une marge de manœuvre suffisante pour mieux se mouvoir sur l’arène 

politique congolaise. « Après mure réflexion, j’ai décidé de prendre une retraite anticipée du Fonds monétaire international, institution de BrettonWoods, qui a été mon employeur pendant les vingt dernières années », écrivait-il dans un communiqué daté du 23 février rédigé depuis Washington.

S’expliquant sur le bien-fondé de cette décision, Freddy Matungulu estime qu’elle résulte d’une observation soutenue de la scène politique congolaise et de ses avatars. « Mon départ du FMI m’affranchit ipso facto de la lourde obligation de réserve que m’imposaient mes fonctions au Fonds monétaire, en même temps qu’il me permet de retrouver la pleine liberté d’expression et d’action grâce à laquelle je peux enfin, en tant que citoyen et expert, apporter ma quote-part aux efforts visant le mieux-être de mon pays », peut-on lire dans ce document transmis aux Dépêches de Brazzaville.    

Ancien ministre de l’Économie, Budget et Finances (2001-2003), Freddy Matungulu avait démissionné le 17 février 2003 « pour ne pas cautionner des abus dans la gestion de la chose publique ». En juillet de la même année, il reprenait ses fonctions d’économiste au siège du FMI à Washington, aux États-Unis. Potentiel candidat président de la République en 2016, Freddy Matungulu aura sans doute écouté la voix des milliers de ses compatriotes qui le considèrent, à juste titre, comme l’incarnation de l’alternance au regard de son passé politique élogieux et sans compromission.    

 

 


Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Freddy Matungulu