Les Dépêches de Brazzaville



Présidentielle 2023 : Lucien Ingole Isekemanga souhaite un débat sur l’éligibilité d’un sénateur à vie


La prochaine élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) se tiendra en novembre 2023, s’il n’y a pas glissement ou autre empêchement majeur. Et le pays est déjà en pleine période de précampagne avec des mobilisations dans les états-majors politiques, et même des déclarations publiques de candidatures. Acteur et analyste politique, l’avocat Ingole Isekemanga Lucien souhaite ouvrir un débat sur l’éligibilité ou pas d’un sénateur à vie, cas de l’ancien président Joseph Kabila. Après ses deux mandats à la tête du pays, sans compter les années antérieurs passées à la magistrature suprême, il a été désigné sénateur à vie. Peut-il déposer à nouveau sa candidature à la présidentielle ? Certains cadres de sa famille politique répondaient à l’affirmative.

Mais la question relève du droit. « En droit comparé, nous rencontrons en France un pays de la vieille de démocratie, cette disposition constitutionnelle, pour les bénéficiaires de cette disposition ayant exercé deux mandats consécutifs, ne pose pas un problème. Néanmoins, cela reste une réflexion pour les présidents ayant passé un mandat à la tête du pays, de tenter d'y revenir. Le cas de Nicolas Sarkozy, mais éliminé au niveau des primaires de sa formation politique », a fait remarquer Ingole Isekemanga Lucien.

Et à propos de la RDC qui tente sa première expérience, ce juriste et analyste politique indique : «Gouverner, c'est prévoir, dit on. En tant citoyen, patriote et républicain, je souhaite à travers cette réflexion interpeller les pouvoirs publics en RDC, le président de la République, les deux chambres du Parlement, seules institutions de par la Constitution de 18 février 2006 telle que modifiée, à même de saisir la Cour constitutionnelle pour l'interprétation de la Constitution. 2023, année électorale, approche à grand pas. Pour éviter les agitations, comme ce fut le cas en 2018 à la suite de l'invalidation de certains candidats notamment à cause de l'interprétation de prévention ou infraction de subordination ou corruption des témoins interprétée d'un sens où d'un autre selon les intérêts politiques des uns ou des autres, à notre humble avis, il est temps pour que les institutions habilitées à saisir la Cour constitutionnelle en cette période de quiétude, de le faire pour l'interprétation de l'article 104 alinéa 7 de la Constitution de la RDC

Pour Me Lucien Isekemanga Ingole, l’on doit éviter l'hypocrisie, car cette question est sur les lèvres des politiciens congolais. Et ceci permettrait à la Haute Cour de se prononcer en toute quiétude et de se mettre hors de tout soupçon face à l'opinion, bref mettre tous les acteurs en confiance et éviter les tensions inutiles en RDC qui a tant souffert.


Martin Enyimo

Légendes et crédits photo : 

Me Lucien Ingole Isekemanga