Les Dépêches de Brazzaville



Processus électoral : la société civile congolaise crée un cadre de concertations et d'échanges


Cette structure se fixe, entre autres missions, celle d’évaluer le processus électoral au Congo en vue de relever les points forts et les faiblesses dans le but de proposer des pistes de solution. Les participants à cet atelier, consacré à l’analyse et aux critiques des processus électoraux en République du Congo de 2002 jusqu’à nos jours, ont formulé des recommandations aux organisations de la société civile, aux pouvoirs publics et à la communauté internationale, après avoir passé en revue les différents scrutins organisés par le Congo.

De la société civile congolaise, ils sollicitent, entre autres, la mise en place d’un programme ambitieux et cohérent visant à promouvoir la sensibilisation et l’éducation à large échelle des populations sur la culture démocratique et électorale ; l’ouverture du Fosocel à d’autres sensibilités, parmi lesquelles les confessions religieuses, les organisations des populations autochtones pour leur permettre de contribuer aux questions électorales ; le renforcement des capacités par une formation adéquate des délégués de la société civile dans les différentes composantes des organes en charge de la gestion des processus électoraux.

À l’endroit des pouvoirs publics, les participants recommandent, notamment, la mise en œuvre de toutes les recommandations de la concertation politique de Dolisie ; la présentation par les partis politiques des listes des candidats alternant les noms femme-homme à partir du premier nom en ce qui concerne les prochaines élections locales ; le règlement de manière rigoureuse de l’usage des ressources financières et matérielles lors des campagnes électorales assorties des sanctions contre toutes les formes d’achat de conscience ; l’usage des bulletins uniques et des cartes biométriques lors des prochaines élections locales ; le renforcement des garanties de la liberté de la presse, particulièrement de la presse écrite privée ; l’accès de toutes les composantes politiques aux médias publics ; le respect scrupuleux des textes fondamentaux régissant les processus électoraux au détriment des consensus à répétition.

À l’égard de la communauté internationale, les participants ont recommandé la pérennisation du soutien aux efforts du Congo dans sa marche inexorable vers la consolidation d’un État de droit et de la démocratie, ainsi que le soutien de manière plus conséquente des organisations de la société civile à travers leurs programmes de sensibilisation, d’éducation communautaire, d’observation et de surveillance des processus électoraux.

Toutes ces recommandations ont été motivées par les observations faites par les participants après l’analyse des processus électoraux en République du Congo. Dans le chapitre des observations, l’atelier a relevé que le Congo, en optant pour la démocratie pluraliste, avait fait preuve d’une réelle maturité. Si le pays, indique le communiqué final des travaux, connaît des difficultés de plusieurs ordres, ce n’est pas à cause du système démocratique, mais à cause de la mauvaise pratique des acteurs politiques.

En outre, les participants au séminaire ont également souligné que la démocratie s’appréciait par la qualité et non la quantité des partis politiques en présence, parce qu’ils sont les moteurs qui engendrent de la vitalité pour la démocratie. Par ailleurs, ils ont fait remarquer que de nombreuses institutions d’appui à la démocratie ne jouaient pas le rôle que le peuple attendait d’elles. De même, ils ont relevé que le développement de la démocratie était incompatible avec la marginalisation de la femme, qui viole les principes d’égalité des droits et de respect de la dignité humaine.


Roger Ngombé

Légendes et crédits photo : 

Une vue partielle des participants à l'atelier (© DR).