Les Dépêches de Brazzaville



Protection des enfants : l’Alto s’indigne de l’impunité des trafiquants d'enfants


Ainsi pour le président de l’association Alto, certaines autorités civiles et militaires de Pointe-Noire ne facilitent pas du tout le travail de l’association et de ses membres dans le cadre d’une lutte efficace contre la traite des enfants à Pointe-Noire et dans d’autres capitales des pays africains. Il dénonce le manque de poursuites judiciaires à l’endroit des trafiquants des enfants à Pointe-Noire, les menaces de mort venant de certains trafiquants à l’égard des membres de son association, qui sont des défenseurs des droits de l’homme. Également le refus tacite et la non-implication des trafiquants dans le processus de rapatriement des enfants dans leur pays d’origines. « La loi n° 4-2010 du 14 juin 2010 portant protection de l’enfant en République du Congo en son article 115 stipule : est puni des travaux forcés à temps et d’une amende allant de un million à dix millions FCFA quiconque se livrera à la traite, à la vente, au trafic ou à toutes autres formes d’exploitation de l’enfant quel que soit le mobile. Les juridictions répressives pourront en outre condamner l’auteur de ces faits à payer les frais de recherche des familles, de rapatriement et de réinsertion sociale. Les auteurs et complices pourront également être déchus de leurs droits civiques, civils et de famille. »

Selon, l’orateur, il est inconcevable que ce trafic continue. Il y a à peine quelques jours, huit enfants âgés de six à treize ans, victimes de ce trafic et originaires du Bénin, ont été retrouvés par les membres l’association Alto chez des trafiquants béninois installés à Pointe-Noire avant leur récupération par la police en collaboration avec les membres de la coordination départementale de la Lutte contre la traite des enfants et le projet Enfants victimes de traite. Ces enfants viennent d’être rapatriés au Bénin, et cela s’est passé en présence de Louis Koffi Adjiwalou, secrétaire général du consul du Bénin à Pointe-Noire.

Depuis sa création le 2 janvier 2006, l’association Alto a pu identifier plus d’une centaine d’enfants victimes de trafic à Pointe-Noire. C’est pourquoi elle lance un vibrant appel à tout Congolais de dénoncer les auteurs de ces pratiques contraires à la protection des enfants. Notons que ce combat contre le trafic des enfants en Afrique que mène l’Alto lui a valu certaines distinctions et encouragements internationaux, notamment le 19 juin 2012 par le département d’État américain, et le prix du Héros mondial 2012 de lutte contre la traite des personnes.                                                                                                          


Séverin Ibara

Légendes et crédits photo : 

Photo : Le président de l'Alto, Raimi Vincent Paka Paraiso Abdou.