Les Dépêches de Brazzaville



Protection des mammifères: préserver les baleines aiderait à mieux protéger la planète


Les activités humaines (industrie, transport, agriculture…) libèrent des gaz à effet de serre dans l’atmosphère (couche de gaz qui entoure la Terre) qui sont, en partie, responsables du réchauffement climatique. On le sait désormais, l’augmentation des températures a pourtant de graves conséquences (mauvais effets) sur la planète: nouvelles maladies, sécheresse, disparition de la banquise, d’espèces végétales et animales, pauvreté, augmentation des catastrophes naturelles.

Parmi les gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique, on retrouve le gaz carbonique (CO2). Indispensable à toute forme de vie sur Terre, il devient mauvais pour la planète lorsqu’il est présent en trop grande quantité dans l’atmosphère, comme c’est le cas aujourd’hui. Sur Terre, certaines espèces végétales et animales contribuent à la limitation des gaz carboniques. C’est le cas des arbres, entre autres, des plantes, des végétaux, qui, grâce au phénomène de la photosynthèse, ont le pouvoir d’absorber le CO2 et de le transformer en oxygène. En un an, un arbre est capable d’absorber 48 kilos de CO2.

Mais saviez-vous que les baleines peuvent, elles aussi, capturer le CO2? C’est, en tout cas, ce qui ressort d’une étude menée par le Fonds monétaire international (FMI) et la Great Whale Conservancy (GWC), organisation de protection des grandes baleines. On y apprend que les baleines seraient beaucoup plus efficaces que les arbres en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

Le rôle des baleines

En naviguant dans les mers du monde, les baleines déposent sur leur passage des excréments. Ceux-ci sont ensuite mangés par le phytoplancton. Ces végétaux microscopiques (minuscules, qu’on ne peut voir qu’au microscope) sont essentiels. A eux seuls, ils absorbent environ 40% de tout le CO2 produit, et libèrent 50% de l’oxygène consommé par les êtres vivants de la planète. A leur mort, ils tombent au fond des mers. Sans contact avec l’oxygène, le CO2 peut ainsi être stocké et emprisonné pendant des centaines d’années. C’est la même chose pour les baleines.

Ces grands mammifères marins se nourrissent de phytoplancton, riche en CO2. Lorsque les baleines meurent, elles emportent avec elles environ 33 tonnes de gaz carbonique. Qui, lui non plus, ne sera pas relâché dans l’atmosphère avant des centaines d’années. 1,7 milliard de tonnes serait stocké chaque année grâce aux baleines, ce qui correspond au résultat qu’on pourrait obtenir avec quatre forêts amazoniennes d’Amérique du Sud. Le FMI et le GWC plaident donc pour que la protection des baleines devienne la priorité numéro 1 du programme climatique mondial.

Et si le FMI s'intéresse de si près aux baleines, c’est aussi parce que leur activité a un prix. En combinant le coût du CO2 et les revenus de l’écotourisme, ils estiment à 2 millions de dollars la valeur marchande d’une grande baleine, et à 1000 milliards de dollars celle de leur population actuelle. L’enjeu, désormais, est de compenser financièrement les entreprises et les pays que leur protection pourrait désavantager.


Boris Kharl Ebaka

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